vendredi, mars 29, 2024

Attribution de la licence 4G : Pilotage du Secteur en vue

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Les cadres de Sonatel semblent avoir la conviction qu’à travers le processus d’attribution de la licence 4G, l’État nourrirait des desseins peu avouables. C’est leur troisième grief contre le gouvernement. Ils disent : «Le fait de lancer l’appel d’offre international sur l’attribution des fréquences 4G serait probablement un artifice pour emmener un 4e opérateur au Sénégal.» L’Ascon est d’autant plus sceptique que, soulignent ses membres, le ministre des Postes et des Télécommunications a annoncé l’intérêt d’opérateurs comme Mtn, Coréa Telecom, notamment, pour opérer au Sénégal.

En tous cas, assurent les cadres de la Sonatel, l’arrivée au Sénégal d’un quatrième opérateur, en plus d’Orange, Tigo et Expresso, serait suicidaire pour le secteur des telecoms. Ils expliquent : «Les dernières études menées, y compris celle effectuée par Raul Katz Professeur à la Columbia Business School de New York (Economics and Finance) et actuel Président de Telecom Advisory Services, démontrent que le marché du Sénégal ne peut pas acquérir un 4e opérateur. L’expérience internationale indique que 3 opérateurs télécoms sur le marché est un nombre permettant d’assurer les bénéfices attendus par les consommateurs (avantages tarifaires et innovation technologique) tout en garantissant un niveau adéquat et durable d’investissement et de recettes fiscales pour l’Etat.»

Ces constats des cadres de la Sonatel, listés lors de leur conférence de presse, sont la preuve que le pilotage à vue- quatrième reproche- est la règle en ce moment dans le secteur si stratégique des télécommunications. Entre autres décisions hasardeuses, à leur goût, ils citent «une recrudescence de décisions réglementaires défavorables au secteur des télécommunications» comme la suppression des ‘services vocaux interactifs’, l’apparition de nouvelles taxes applicables comme la taxe de prélèvement spécial sur les télécoms dénommée PST,  l’introduction d’acteurs actifs (Contan, Adie…)…

Sans doute soucieux de maintenir le fil du dialogue avec l’État du Sénégal, qui est actionnaire de Sonatel à hauteur de 17,28%, les cadres de l’entreprise détenue majoritairement par France Telecom (52,2%) ont  lancé «un appel à l’organisation d’une réflexion regroupant toutes les parties prenantes pour la définition d’une stratégie de développement de l’économie digitale et d’une politique sectorielle claire».

Un appel qui sera probablement entendu, mais qui risque d’être précédé par une riposte du gouvernement suite à cette attaque en règle, ciblée et sévère, des cadres de la Sonatel.

Avec Seneplus.com