mardi, mars 19, 2024

#NetNeutrality : Le Réseau des Blogueurs Sénégalais interpelle la Société Civile et le Gouvernement

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Le réseau des blogeurs du Sénégal a organisé un NdadjeTweetup le week-end dernier  pour participer au  débat qui  fait rage en ce moment dans l’écosystème internet mondial. Il s’agit de la problématique de la Neutralité du Net.
Et pour comprendre assez clairement de quoi il s’agit, le modérateur du jour, Cheikh Fall , a fait une projection (au plafond s’il vous plait) d’une courte mais très instructive VIDEO pour mettre tout le monde au même niveau, juste avant de débuter.
Capture d’écran 2015-06-15 à 08.26.00
Une vidéo réalisée par la célèbre communauté des défenseurs d’un internet Libre et Ouvert, les Anonymous, et que vous êtes invités à visionner, histoire de découvrir vous aussi plusieurs aspects de cette question, afin de pouvoir l’appréhender dans un contexte sénégalais  :
Suite à cette entrée en matière, Cinq Panélistes ont tour à tour pris la Parole pour faire l’état des lieux par rapport à cette question au Sénégal. Il s’agissait notamment de M. Sadibou Sow, expert des questions liées aux technologies d’information et de Communication et Directeur d’Afrique IT News, M. Mountaga Cissé, Blogueur et Directeur d’ITMag.Sn, M. Charles Sanchez de l’ONG Article19, M. Ibuka Ndjoli, CEO et Founder de Kusoma Group, Demba Gueye, Blogueur et Directeur de Goviral Senegal.

Ce qu’il faut noter avant toute chose, c’est que l’arrivée très marketing du Projet Internet.Org au Sénégal en partenariat avec l’Opérateur TIGO a assez rapidement provoqué une levée de boucliers d’un des plus fervents défenseurs du Libre au Sénégal, M. Mamadou Diagne qui soutient mordicus que laisser prospérer l’arrivée de ce projet au Sénégal c’est prendre le risque de faire penser aux nouveaux abonnés de Tigo qu’Internet, c’est Facebook, vu qu’ils n’auront accès durant cette période de gratuité, que d’une poignée de sites web choisis par Facebook.

Au risque de vous ennuyer avec un résumé des deux heures d’intenses échanges sur la question, il vous sera proposé une vidéo succinte mettant en avant les points de vue les plus pertinents et sur lesquels tout un chacun pourra rebondir pour poursuivre la discussion dans les salons ou à l’Assemblée Nationale.
Durant ce NdadjeTweetup, les uns ont fini par remettre en cause la pertinence d’un tel débat (pris sous l’angle de la Gratuité de Facebook et d’une poignée de sites web) dans un contexte de fracture numérique, pendant que les autres, partisans du refus d’une lucarne d’internet offerte par facebook (qui pourrait donner une fausse idée de ce qu’est internet dans sa globalité ont chacun donné des arguments défendables), il a tout de même été constaté la quasi-inexistance de textes instituant la neutralité du net au Sénégal.
L’internet, comme nous le connaissions il y a 15 ans, avec des sites comme Alatavista, Caramail, Skyblog, Dromadaire, entre autres, n’est pas le même que celui gouverné par facebook, twitter, snapchat, whatsapp, seneweb, viber, , pinterest, Senego ou encore gMail qui n’existaient pas au temps… AVANT, les gens allaient sur l’internet… AUJOURDHUI, les gens sont dans internet ! Ce qui est la preuve d’une mutation majeure des usages d’internet et qui nécessite un accès égalitaire certes, sur toute l’étendue du globe, mais également une surveillance de tout ce qui pourrait représenter une dérive des fournisseurs d’accès à qui personne ne devrait laisser organiser un internet a plusieurs vitesses, selon leur bon vouloir.
A titre d’exemple, en mars 2015 au Sénégal : Orange a été pointé du doigt dans l’affaire #VIBERGATE. En effet, l’application mobile la plus populaire du pays quand il s’agit de passer des appels par le biais de d’Internet (surtout l’internet mobile qui connait une très forte pénétration avec  l’introduction massive des smartphones dans le pays) , Viber, a été bloquée, ce qui constitue un dangeureux précédent dans la violation des règles de la neutralité du net, sans compter le ralentissement constaté les week-ends sur le réseau, au moment où d’importants pics sont notés dans la consommation de bande passante d’internautes qui pourtant, paient un abonnement mensuel qui ne précise pas une mesure aussi arbitraire qu’irrégulière.
L’invitation a donc été faite à l’Autorité de Régulations des Télécommunications et des Postes (ARTP), au parlement Sénégalais ainsi qu’au Gouvernement, de veiller à une bonne application des principes fondamentaux régissant la neutralité du net, quitte à sanctionner les fournisseurs d’accès qui appliquent une discrimination illégale des communications internet, que ce soit en fonction de la source, du destinataire, de la nature même de l’information transmise, mais aussi de la vitesse des flux sur la base de décisions purement économiques de ces fournisseurs d’accès.
L’Etat du Sénégal, en n’étant pas transparent sur les accords signés avec ces fournisseurs d’accès, n’aide pas les citoyens à savoir ce qu’ils sont réellement en droit de réclamer aux opérateurs. Pourtant, si le Gouvernement du Sénégal, inscrivant les Tic parmi les piliers majeurs de son « Plan Sénégal émergent », compte tirer pleinement partie de l’effet d’entrainement de ce secteur sur l’économie nationale, il est alors il est temps d’être plus regardant sur les textes régissant la mise à disposition de la bande passante aux usagers, la baisse des coûts de connectivité eu égard aux bénéfices faramineux de ces opérateurs sur les populations (Lire à titre d’illustration : Le chiffre d’affaire de la SONATEL passe de 40 milliards à 816 milliards FCFA en 30 ans, selon son DG)
Demba GUEYE, Web Analyst
 SocialNetLing.Org