mercredi, avril 24, 2024

Internet, un médium marginal au Mali ( Etude )

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Une étude commanditée par la Fondation Friedrich Ebert : Etude Media Mali montre que l’Internet reste un media marginal au Mali. L’étude a questionné 1800 Maliens âgés de 15 ans et plus venant des sept chefs-lieux régionaux ( Ségou, Sikasso, Kayes, Tombouctou, la capital Bamako, Koulikor et Mopti) entre le 26 février et le 9 mars 2015. Les informations utilisées pour établir le plan de quotas s’appuient sur des estimations de la Direction nationale de la population datant de février 2014 ainsi que sur le 4e recensement général de la population et de l’habitat établi en 2009.
Il est ressort que, comme la plupart des pays d’Afrique, la radio reste le moyen d’information essentiel de la population malienne. La Fondation  Friedrich Ebert Stiftung (FES), commanditaire de l’étude, oeuvre pour la promotion de la démocratie d’où l’importance qu’elle accorde aux médias. Le représentation de la Fondation Jan Fahlbusch a souligné le rôle important des médias dans la démocratie surtout après la crise multidimensionnelle qui a touche le Mali.
Revenant sur l’étude, les résultats ont démontré que la télévision est le média le plus crédible. Elle est suivie par la radio, Internet et enfin la presse écrite.
Internet

[box type= »success » ]« Personne d’entre nous n’a été à l’école. Nous ne connaissons pas de réseaux sociaux. Pour parler de quelque chose, il faut savoir de quoi il s’agit. » Cultivateur, 30 ans, Zantigila[/box]

L’Internet reste jusqu’à aujourd’hui un média marginal mais dans la capitale Bamako un tiers des répondants sont déjà en ligne. L’Internet est le média de l’élite instruite, il est utilisé plus souvent par les hommes que par les femmes et ce principalement par la plus jeune génération. Seules 16% des personnes interrogées ont accès à un ordinateur et la population des chefs-lieux régionaux a un niveau d’accès nettement supérieur à celui des zones rurales (n = 1800, p < 0,001, chi 2 = 19,075). Ces différences se retrouvent aussi en ce qui concerne l’accès à Internet tandis que plus d’une personne sur cinq y a accès dans les chefs-lieux régionaux, dans les zones rurales le pourcentage n’est que de 14 % (n = 1800, p < 0,01, chi 2 = 11,059). En moyenne les Maliens qui ont répondu au questionnaire et qui ont accès à Internet surfent 131 minutes par jour sur la toile.
Dans les huit chefs-lieux régionaux.
Accès à un ordinateur: 18,3% Accès à l’Internet: 22,2% (tous les répondants, n = 1800) Durée quotidienne de connexion: 2h10min (tous les répondants ayant accès à Internet, n = 333) Dans les zones rurales Accès à un ordinateur: 8,0% Accès à l’Internet: 13,7% (tous les répondants, n = 300).
Durée quotidienne de connexion:
2h44min (tous les répondants ayant accès à Internet, n = 41)
Tête de classement (temps de connexion quotidien): Bla (2h58min), Bamako (2h28min) et Kayes (2h26min)
Queue de liste (temps de connexion quotidien): Ségou (1h21min), Tacharan (1h20min) et Koulikoro (0h29min)
Qui a accès à l’Internet?
Une personne interrogée sur cinq déclare avoir accès à Internet. Le graphique 30 met en évidence les possibilités de connexion des participants, tout en tenant compte que le questionnaire autorisait les réponses multiples.
Pour pouvoir mieux se représenter combien de personnes ont ou n’ont pas accès à Internet, la dernière catégorie « accès par n’importe quel moyen » a permis d’enregistrer toutes les personnes qui avaient répondu affirmativement à au moins une des catégories suivantes: téléphonie mobile, Smartphone, tablette, ordinateur.
Il apparaît qu’à Bamako 30%, soit quasiment un tiers des répondants, ont accès à l’Internet.
Dans les autres villes et dans les régions rurales ils étaient notablement moins nombreux (16%/14%). Il reste néanmoins que le clivage ville-campagne n’est pas le seul qu’on puisse relever dans l’usage de l’Internet au Mali.
Le graphique 31 démontre qu’un nombre nettement plus élevé d’hommes que de femmes ont accès à ce nouveau média.
La discrépance entre classes éduquées au niveau supérieur (77%) et les personnes non scolarisées (moins de 6%) est encore plus forte. Au minimum un quart des jeunes dans la catégorie de 15 à34 ans ont la possibilité d’utiliser Internet tandis que l’accès est beaucoup plus limité parmi les générations plus âgées.

[box type= »success » ]« Je ne suis pas allée à l’école et je ne comprends pas trop les téléphones compliqués. Je ne connais pas Internet non plus. » Femme au foyer, 40 ans, Koulikoro[/box]

Cependant le gouvernement malien, à travers «le Plan Mali numérique 2020» pourrait renverser la suprématie des médias traditionnels aux profits des nouveaux médias. Ce plan comporte six grands axes prioritaires : généraliser l’accès aux réseaux et services numériques, développer la production et l’offre de contenus numériques, développer et diversifier les usages et services numériques, développer l’industrie locale du numérique, constituer le capital humain et instaurer la confiance numérique.
Le Plan numérique 2020 vise au final à faire de notre pays, un des hubs technologiques en Afrique de l’Ouest, à créer des emplois et faciliter le progrès socio-économique.