jeudi, avril 18, 2024

Diversité des genres en milieu professionnel : nécessité de transformation en profondeur

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À Socialnetlink.org, la question genre et TIC nous interpelle. C’est en ce sens que nous multiplions les publications parlant de la promotion de la femme dans et avec les TIC. C’est dans ce cadre que nous publions ce texte de Michelle Davadoss, Vice-présidente et Responsable de la Stratégie, du Marketing et de la Communication d’Ericsson Afrique subsaharienne et qui évoque le problème d’inégalités entre les genres dans le milieu professionnel notamment dans les TIC en Afrique subsaharienne, ses conséquences financières ( on parle de 95 milliards de dollars US par an). Un rapport indique que 61 % des femmes africaines qui travaillent sont toujours confrontées à l’exclusion économique, car leur travail est sous-payé et sous-évalué.

L’inégalité dans le monde professionnel voudrait que des organisations ayant l’intelligence de prendre le genre en compte, reconnaissent la valeur que les hommes et les femmes apportent au secteur des entreprises. Ericsson s’est concentrée précisément sur ce défi en augmentant le nombre de femmes occupant des postes de haut niveau, à l’échelle mondiale, à 35 % en 2016. L’organisation a pour objectif de faire en sorte que d’ici à 2020, 30 % de tous les employés soient des femmes, y compris chez les dirigeants et les cadres.

Lors du panel « Connected Women » du CiscoConnect South Africa qui s’est tenu en mars dernier, des dirigeants des secteurs public et privé ont échangé sur la manière d’accélérer la prise en compte du genre dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). Il y a eu une perception commune que les hommes doivent être impliqués dans les débats sur la parité et que les organisations doivent prendre des engagements tangibles pour faire évoluer les choses.

Le plus grand obstacle à l’égalité des genres dans le milieu du travail est la non-inclusion des hommes dans le débat. Nous ne pouvons pas continuer à discuter sur l’égalité sans représentation masculine. L’échange sur la parité des genres a besoin de l’homme avec un « grand H » – c’est-à-dire aussi bien les hommes que les femmes.

L’inégalité entre les genres est particulièrement criarde en Afrique subsaharienne. Un rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) indique que l’inégalité de genre coûte en moyenne 95 milliards de dollars US par an, ce qui met en péril les efforts du continent pour une croissance économique et un développement humain inclusifs. Le rapport indique en outre que 61 % des femmes africaines qui travaillent sont toujours confrontées à l’exclusion économique, car leur travail est sous-payé et sous-évalué.

Assurer l’autonomisation des femmes exige des efforts de leadership dans les secteurs public et privé pour reconnaître l’importance de la lutte pour l’égalité des genres au niveau des postes de responsabilité. Il était intéressant d’entendre le ministre sud-africain aux Affaires présidentielles, Jeff Radebe, partager son point de vue sur l’égalité des genres. « Lorsque nous responsabilisons les femmes, nous rendons autonome une nation. Une nation responsabilisée assure sa prospérité. C’est votre opportunité de montrer que l’Afrique peut être un acteur important dans le secteur des TIC », a-t-il déclaré.

Le rapport d’Ericsson sur la Parité dans les TIC montre qu’une tendance à la parité existe dans les pays développés où des solutions TIC et l’accès à Internet sont largement disponible et abordables.

Les femmes ont rattrapé les hommes en matière d’éducation et deviennent de plus en plus autonomes dans le monde de l’entreprise. Des études montrent que les entreprises ayant une forte représentation des femmes au Conseil d’Administration ont significativement surpassé celles qui n’en n’ont pas. Avec ces résultats, il est évident que des entreprises avec une plus grande diversité bénéficient d’un avantage évident.

C’est notre rôle en tant que dirigeants d’entreprise de continuer à encourager les gens à aller au-delà des stéréotypes et de reconnaître les contributions que chaque individu, homme ou femme, peut apporter à son lieu de travail. Une étude récente de PwC indique que 83 % des femmes cherchent des carrières dans des entreprises qui démontrent leur implication pour la diversité et l’égalité. La réputation de l’entreprise est un facteur clé de succès global pour les principales parties prenantes, notamment les employés, les investisseurs et les réserves de futurs talents.

Les femmes ont des qualités et des talents différents et apportent des compétences variées aux secteurs public et privé. Sans diversité au travail, il sera difficile pour les organisations de s’adapter, d’innover et de progresser. Sans représentation féminine au travail, les organisations perdront la moitié du vivier de talents disponibles et les qualités uniques que les professionnelles peuvent apporter, qu’elles soient à des postes de débutantes ou bien dans des Conseils d’Administration.

Auteur : Michelle Davadoss, Vice-présidente et Responsable de la Stratégie, du Marketing et de la Communication d’Ericsson Afrique subsaharienne.