vendredi, avril 19, 2024

Penc’TIC : des acteurs analysent la situation de la presse en ligne au Sénégal

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Pour le premier Penc’TIC de l’année 2019, CTIC a invité, ce 28 mars 2019, à Dakar, des panélistes à plancher sur le thème : « Médias en ligne : défis actuels et opportunités futures. » « Des échanges fructueux qui ouvrent de nombreuses perspectives pour la presse en ligne, notamment celle spécialisée dans les TIC », a dit, satisfait, M. Raymond Mendy, le tout nouveau directeur l’incubateur ouest-africain.

En wolof, Penc signifie rencontre ou assemblée de discussions, de débats ou encore de réseautage. A la question du modérateur, Ismaila Camara, journaliste et consultant en TIC, de savoir pourquoi les médias sénégalais traditionnels n’investissent pas dans la presse en ligne, l’économiste Cheikh Thiam pointe du doigt un problème de rentabilité. Selon, l’ancien directeur général du quotidien dakarois Le Soleil, « Comme la presse imprimée, celle en ligne nécessite des investissements, humains, matériels et une autonomie éditoriale et rédactionnelle que nombre d’entreprises de presse ne semblent pas prêtes à s’acquitter. » Selon lui, le modèle économique de la presse, basée globalement sur les annonces publicitaires devenues rares fait que les patrons de presse rechignent dans la transformation digitale. « Si la situation change, pour sûr la presse classique n’hésitera pas à investir ce créneau. »

Invite à la transformation digitale des médias traditionnels

Pourtant la presse en ligne est le continuum de la presse papier, à en croire Mamadou Ndoye. Pour le responsable marketing du site de e-Commerce Expat-Dakar et de Mamaison.sn, « la presse en ligne peut bel et bien être retable si le contenu est de qualité. »

Un préalable à la transformation digitale demeure nécessaire, selon Ibrahima Lissa Faye, patron du site d’informations Pressafrik et président de l’Association des professionnels de la presse en ligne (Appel). Selon lui, « les patrons de presse au Sénégal n’ont pas encore cette culture de la plateforme digitale avec une équipe autonome différente de la rédaction du journal imprimé. »

En effet, « à quelques rares exceptions, aucune maison de presse n’a encore investi pour mettre en place une presse en ligne autonome », ajoute M. Thiam.

Basile Niane, promoteur du site spécialisé dans les TIC, Socialnetlink, ne dit pas autre chose. Pour le membre du tout nouveau Conseil national du numérique, « les médias traditionnels font face à un problème d’organisation digitale des journaux en ligne, qui fait que le contenu des rares sites ne soit rien d’autre que la copie de la version imprimée. »

Pour autant, pense savoir le directeur du CTIC, il y a des choses à faire dans le sens de la monétisation et de la ligne éditoriale. « Les entrepreneurs dans les médias doivent oser franchir le pas. » Et comme première piste de réflexion, il invite les journalistes du secteur des TIC à se regrouper pour éventuellement créer un grand groupe dans le secteur digital.

Amadou BA de Innovafrica