samedi, avril 20, 2024

COVID19 au Sénégal- l’Etat doit penser aussi aux Start ups et au Secteur Informel !

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Il faut savoir que le Sénégal compte approximativement 407882  Unités Economiques. Ce chiffre comprend  les PMES PMI, TPE, Start ups & AGR. Il faut aussi noter que le secteur informel au Sénégal participe à plus de 41,6 % du PIB et emploie 48, 8% de la population active.

La question dès lors que l’on doit se poser est de savoir quelle est leur place dans les mesures d’accompagnement ci-dessous  que le Sénégal a pris pour venir en aide à l’économie  mais surtout l’économie locale durant cette crise du COVID19?

Revenant sur les mesures :

  • 302 Milliards seront consacrés au paiement dus aux fournisseurs de l’ETAT
  • 100 Milliards d’appui directs aux secteurs de l’Economie les plus touchés notamment l’hôtellerie, les transports et l’agriculture
  • La mise en place d’un mécanisme de financement à hauteur de 200 milliards accessible aux entreprises affectées, selon une procédure allégée.
  • Des remises et suspensions d’impôtsseront accordées aux entreprises qui s’engageront à maintenir leurs travailleurs en activité pour la durée de la crise, ou à payer plus de 70% du salaire des employés mis en chômage technique pendant cette période.
  • Le différé des impôts pour les PME qui font  moins ou plus de 100 Millions de CA jusqu’au 15 Juillet 2020
  • La remise partielle de la dette fiscale due par les particuliers et les entreprises à l’ETAT.

En analysant les mesures nous nous rendons compte que les Grandes Entreprises et les PME – PMI  faisant  moins ou plus de 100 millions de CA sont prises en compte et nous ne pouvons que nous réjouir de cette batterie d’actions d’accompagnement de la part de  l’ETAT. Mais la question qu’il faudra voir et qui est importante à mes yeux  est de savoir comment le petit entrepreneur Sénégalais qui vit dans la «day to day» se retrouve dans cette panoplies de mesures? J’en cite quelques exemples (le détenteur d’une AGR, les GIE, le tailleur, le marchand ambulant,  le boulanger, le petit commerçant, les officines, les professions libérales, les transporteurs, les maçons, les menuisiers…) Comment ses entrepreneurs vont  bénéficier de ses mesures sachant que nous avons une économie en grande partie basée sur  le secteur informel. Ce secteur qui en effet emploie plus de 48,8 % de la population active soit plus de 16 % du CA produit par les unités économiques du pays. Et nous savons qu’ils seront fortement impactés eux aussi durant cette crise du COVID19.

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De mon point de vue personnel  je pense qu’il est important que l’Etat puisse mettre en place  un mécanisme de refinancement ou de recapitalisation qui va les prendre en compte, ne ce reste que couvrir les besoins en (fonds de roulement de relance) soit en subvention de soutien  ou bien en (crédit)  assez souple qui forcément ne passera pas par les SFD. A ce niveau j’aimerai attirer l’attention des acteurs sur les taux élevés des SFD et les procédures peu flexibles dont beaucoup de nos petits entrepreneurs auront du mal à supporter.  Il nous faut  impérativement prendre en compte  cette donne sans cela des milliers de petites unités économiques et AGR vont disparaitre après la crise et cela va sans doute accentuer le chômage des jeunes et des femmes.

L’Etat du Sénégal à travers différentes initiatives a déjà consenti beaucoup d’efforts dans le financement des jeunes et de femmes et nous devons réfléchir sur comment consolider les acquis afin qu’il puisse avoir une relance après la crise.

Les organes  en charge de l’effectivité des mesures devraient commencer à réfléchir sur un plan d’actions de soutien au  secteur informel  et en même temps devront  inclure les représentants des acteurs économiques pour qu’ensemble nous puissions discuter des mesures d’une manière assez pratique. Il faut aussi un dispositif de dialogue public privé pour la gestion des conséquences économiques du virus.

Enfin Il faut à tout prix  éviter que cela ne soit du «Top down » car c’est l’affaire de tous.

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Des conseils aux Entrepreneurs durant cette crise du COVID19

Aux Start up (ers) je conseillerai d’être plus agile et d’adapter vos modèles économiques durant cette crise. Il vous faut repenser vos produits et la manière dont  vous allez les délivrer. Il vous faut aussi voir comment vous pourriez vendre à travers les médias sociaux qui sont à votre portée. Enfin il est important pour les Start up(s) de voir durant cette période comment collaborer avec d’autres acteurs qui sont sur la même chaine pour outsourcer autant que possible notamment dans la livraison. Ce qu’il faut éviter est de carrément stopper son exploitation et  d’attendre la fin de la crise. Car si vous le faites-vous perdrez des parts de marchés mais vous ferez face en même temps à une pression financière qui se traduira en besoin de trésorerie  tandis que l’activité ne tournera pas.

Certes c’est difficile pour tout le monde mais il nous faut tenir et faire face!

Elhadji Ahm Demba BA GAHN

Expert en Entrepreneuriat

Pacra5@hotmail.com