jeudi, avril 25, 2024

Puces Huawei :  Les USA sont-ils plus « clean » que la Chine ?

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La bataille, entre les USA et la Chine, qui occupe le devant de la scène médiatique et publique ne date pas d’aujourd’hui. Les deux puissances se bagarrent pour la bonne cause dans un environnement aussi sensible qu’opportuniste impliquant la survie de millions de personnes.

Les États-Unis sont aujourd’hui menacés par la Chine qui ambitionne de devenir la première puissance technologique à l’horizon 2025. C’est la raison principale de cet arsenal d’accusations d’espionnage déclenché par le président Trump. Des accusations sans preuves malgré les multiples recherches effectuées par les Américains. Trump avait déclaré, lors d’une interview à FoxNews, qu’il ne veut pas que la Chine devienne la première puissance mondiale sous sa présidence. Dès lors, on voit clairement ce qui se cache derrière toutes ses brusques sorties dans cette affaire.

Qui détient une maîtrise des technologies du futur, détient un contrôle des données. Dès lors, cette guerre commerciale sino-américaine dont Huawei fait les frais aujourd’hui est devenue incontournable.

Les entreprises américaines : au cœur de l’espionnage

 Les entreprises américaines ont toujours été les plus grands espions au monde à travers leurs différentes technologies utilisées grâce à Internet.

L’affaire CISCO révélée par Edward Snowden est encore fraîche dans nos mémoires. En effet, ce géant américain qui a longtemps dominé le marché des infrastructures réseaux installées dans les entreprises avait conçu, en collaboration avec les services secrets, des portes dérobées afin de pouvoir espionner les utilisateurs.

Un espionnage qui s’est poursuivi avec le programme top secret dénommé Prism, l’un des plus grands scandales de “piratage légalisé” dans lequel la NSA (National Security Agency) et le FBI (Federal Bureau of investigation) ont pu accéder facilement aux systèmes de neuf (9) des plus grandes compagnies de l’Internet au monde dont Google, Facebook, Microsoft, Apple, Yahoo, Skype, YouTube, AOL, PalTalk, etc.

Pendant longtemps, la NSA et FBI ont été les boucliers des Américains pour dérober, intercepter et utiliser les données de millions de clients via des communications par audio, e-mail, messagerie instantanée, photo, vidéo, transfert de fichiers, profils, etc. La technique était très simple, ils avaient accès directement aux données stockées dans les serveurs de ces géants du web basés aux États-Unis.

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Comme le dit l’adage, « l’appétit vient en mangeant ».  Les États-Unis, soif de contrôle, ont voulu avoir la mainmise également sur la 5G, une technologie dont les débits auront un impact significatif sur un pan entier de l’économie mondiale et l’émergence de la « Knowledge based Economy. »

La Chine, grâce à Huawei, a eu une longueur d’avance remarquable sur ses concurrents (AT&T, Nokia et Ericsson) dans la fabrication d’équipements de la 5G et, est devenue de plus en plus incontournable dans la fourniture d’équipements pour les opérateurs télécom dans plusieurs pays de l’Occident.

L’entreprise chinoise a effectué de gros investissements dans la recherche et la conception d’infrastructures réseaux et de télécommunication dont la fabrication de puces téléphoniques.

Les USA voient dans ce positionnement stratégique de Huawei, l’occasion pour la Chine d’exploiter ses technologies implémentées dans les pays partenaires pour pouvoir les espionner et profiter d’un avantage certain à travers la captation d’informations sensibles.

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Cette vision “superficielle” de “l’Oncle Sam” sur la propagation fulgurante de la technologie chinoise a poussé Donald Trump à imposer une nouvelle interdiction prétextant l’existence d’un espionnage de la part de son frère ennemi. Le mot n’est pas de trop si l’on remonte sur la relation assez spéciale d’un continent qui veut contrôler le monde.

Vouloir être un gendarme mondial dans cette guerre froide ne semble pas être la solution pour la puissance américaine également accusée depuis des années par la Russie de vouloir imposer sa suprématie sur tout le monde.

Dans un article publié par Sputniknews sur les échanges de données sur les armes nucléaires, on notait une grande longueur d’avance des USA. « Le 1er mars 2013, les États-Unis disposaient de 792 missiles balistiques intercontinentaux déployés, missiles balistiques embarqués à bord de sous-marins et de bombardiers lourds. La Russie en possédait 492 à la même date, selon une information publiée par le département d’État américain à la suite de l’échange de données entre les États-Unis et la Russie sur le nombre de leurs armements stratégiques offensifs conformément au traité New START »

L’exemple n’est pas loin de ce qui se passe actuellement avec cette volonté manifeste de Donald Trump d’interdire la fabrication de puces téléphoniques émanant de Huawei et de ses collaborateurs. Ce qui pourrait contraindre Huawei à abandonner ce travail au profit de la technologie américaine.

L’Afrique, une « puce » indissociable de l’appareil Chinois

Les relations entre l’Afrique et la Chine ne doivent plus être un thème assujetti de critiques dans le domaine numérique. Depuis des années, une relation de confiance est née entre le continent et la Chine à travers des projets de grandes envergures.  Des télécoms en passant par l’approvisionnement en produits électroniques, la Chine a toujours été l’appareil dont sa seule puce motrice manquante réside dans le continent africain.

Étant le plus grand utilisateur de smartphones avec 660 millions de mobile en 2020 (une prévision du cabinet Deloitte), la fabrication de puces électroniques pourrait redorer le blason au continent principal bénéficiaire à long terme.

Une collaboration win-win mixée d’une confiance dans plusieurs domaines d’activités dans la mesure où Huawei reste l’un des leaders du marché des smartphones en matière de volume des livraisons dans le continent.

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Au Sénégal par exemple, l’entreprise Huawei a fini de prouver son ancrage dans le fonctionnement des grands projets de l’État avec l’introduction il y a quelques années d’un réseau mobile internet permettant à tout le personnel de l’Agence de l’informatique de l’État (ADIE) de pouvoir communiquer sans problème sans compter le matériel électronique utilisé pour la bonne marche de l’intranet gouvernemental.

Cela semble être pour plusieurs experts comme une « phococytation de la sécurité nationale » du pays avec tous les dangers que cela pourrait engendrer.

Mais au-delà de cette peur informatique, il est plus sûr que le continent africain a besoin d’un soutien incommensurable pour relever le défi d’une Afrique nouvelle grâce à la technologie offerte par le géant chinois.

Cependant cette relation doit se faire dans la plus grande transparence et la plus grande confiance numérique. Un avis partagé par Ibnou Taimiya Sylla, expert Télécom ayant siégé au sein de comités techniques de plusieurs normes telles que Wifi entre autres : “Aux regards des investissements majeurs effectués par Huawei sur le continent (plus d’une dizaine de milliards de dollars) pour améliorer la connectivité de plusieurs pays subsahariens, les pays africains trouvent en effet difficile d’abandonner Huawei au profit des compagnies européennes et américaines. Quel que soit leur choix, il est impératif que les pays africains s’assurent de la protection de leurs données afin de préserver leurs sécurités nationales” ajoute l’ingénieur sénégalais qui travaille d’ailleurs sur le lancement d’une nouvelle marque de smartphone appelée « SUMU » qui est le fruit d’une collaboration entre la Sylla Engineering LLC basée à Dallas-USA et de la SYLMEDIA qui a ses bureaux à Dakar.

Une stratégie de concurrence locale adoptée depuis des années par Huawei à travers ses smartphones répondant aux besoins spécifiques du marché africain, en termes de performances et de prix.