vendredi, avril 19, 2024

EDUCATION- Cheikh Mbow (COSYDEP): « le Sénégal doit sauver l’année scolaire »

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L’organisation non gouvernementale de la coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP) n’envisage pas une année blanche malgré les trois mois de retard des enseignements. Selon nos confrères du quotidien L’AS, son directeur exécutif, Cheikh Mbow, qui s’est prononcé hier sur la situation scolaire, a soutenu qu’il y a une large marge pour éviter une année blanche qui ne sera que regrettable.

Malgré le retard enregistré dans le système éducatif causé par la pandémie du coronavirus, il y a toujours des lueurs d’espoir pour sauver l’année scolaire. Cette option est une chance à saisir pour le COSYDEP. Selon Cheikh Mbow, chaque pays est en train de trouver une solution à sa situation. Donc, estime-t-il, nous considérons que nous sommes mis devant nos responsabilités en toute liberté. C’est pourquoi, dit-il, le Sénégal doit sauver l’année scolaire. «Nous devons faire de sorte que nos enfants ne subissent pas une année blanche ou une année invalidée. C’est pourquoi depuis le début, nous avons voulu écarter deux choix extrêmes à savoir maintenir le calendrier initial des examens ou opter pour une année blanche ou invalidée, ce qui est totalement à mettre de côté d’autant plus que je n’ai pas entendu les acteurs se prononcer là-dessus. Vraiment, nous ne soupçonnons pas une année blanche», déclare-t-il.

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BILAN ET AMELIORATION DES DECISIONS GOUVERNEMENTALES

Pour éviter un tel scénario, le directeur exécutif de la COSYDEP propose une amélioration des décisions au profit de toutes les classes. «On doit apporter une réponse pour les classes intermédiaires. Pour nous, une classe d’examen n’est pas plus importante qu’une classe intermédiaire. D’ailleurs, c’est grâce aux classes intermédiaires que nous avons une consolidation du système. Il faut donc accompagner tous les apprenants sans exception. Cependant, la proposition qui est entrevue par le gouvernement du Sénégal en la personne du président de la République qui est d’apprendre à la maison est une proposition insuffisante.

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Par conséquent, il faut mettre sur place un dispositif pour accompagner tous les élèves». Aussi, soutient-il, la présentation d’un bilan avant la reprise effective des cours reste impérative car elle permettra d’avoir une idée globale sur la situation depuis le début de la pandémie. «Il y a beaucoup d’options qui ont été développées à travers un apprentissage à distance par les télés et les réseaux sociaux. Un des principes est de mettre en avant la culture du bilan des initiatives qui ont été faites en mettant l’accent sur les enfants qui sont dans les zones éloignées où il n’y a pas d’électricité et pas d’accès à l’internet. Mais aussi faire un bilan de l’échec de la reprise car la raison officielle qui a été annoncée pour reporter l’ouverture et qui est liée à la maladie de 10 enseignants au niveau de la région de Ziguinchor nous pose un problème, parce qu’il y a des non-dits. La première raison est que le niveau de protocole de mise en œuvre était insatisfaisant, c’est-à-dire qu’on ne répondait pas aux exigences des autorités scientifiques et sanitaires », déplore-t-il. Concernant la question des barrières de sécurité et de la distanciation sociale, Cheikh Mbow souligne que même avec la fermeture des classes, les enfants continuent de fouler au pied ces mesures, donc une reprise des cours reste un avantage car la place des enfants n’est pas dans la rue.

CONSEQUENCES D’UNE ANNEE BLANCHE

Toutefois, même si une année blanche n’est pas envisageable, le Sénégal pourrait la subir pour la troisième fois. Mais Cheikh Mbow estime : «Il faut que cela découle des raisons sanitaires car sur le plan des ressources, notre pays est capable de la sauver. »

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A l’en croire, une année blanche pourrait avoir des conséquences incalculables sur l’avenir des enfants. « Elle pourrait entraîner des déperditions massives dans les effectifs pour des raisons liées à l’âge, à la soutenabilité de la scolarisation, à la déception, au découragement entraînant l’abandon massif des élèves. Nous avons déjà constaté qu’il y a beaucoup d’élèves qui sont en train de chercher du travail. C’est pourquoi notre volonté est que tout doit être accentué sur la recherche de solutions. Maintenant, une année blanche peut s’imposer à nous mais nous ne devons pas nous relâcher. Si on se rend compte que c’est de notre faute parce qu’on n’a pas su accompagner la reprise dans la mesure de nos possibilités, ce serait vraiment incorrect et l’histoire retiendra que les leaders en 2020 n’ont pas pu apporter une réponse, contrairement aux autres pays, et évidemment nous serons condamnés par nos enfants. Maintenant, si nous faisons tout notre possible et que nous nous rendions compte que pour des raisons médicales, nous n’avons rien pu faire, nous considérerons que ce n’est pas un échec », dit-il.

Avec L’AS