mercredi, avril 24, 2024

Câble sous- marin 2Africa : la Sonatel propulse le Sénégal vers de nouvelles perspectives numériques

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Le Sénégal accueille le câble sous- marin 2Africa,  fruit d’une collaboration entre huit sociétés de renom, dont Orange, Meta, China Mobile International, Bayobab, Center 3, Telecom Egypt, Vodafone et WIOCC. Au sein de ce consortium, Sonatel, en tant qu’adjudicataire, est chargée de construire la station d’atterrissement à Dakar pour ce câble « open access ».

Un autre jalon majeur pour le pays dans la connectivité internationale. Long de 45 000 Km, ce câble sous- marin va connecter 33 pays de trois continents, Europe, Asie et Afrique. L’itinéraire de ce projet colossal démarre au Royaume-Uni, traverse le Portugal, atteint l’Afrique du Sud, puis parcourt tout le continent africain jusqu’en Égypte, avant de rejoindre la France.

2Africa, une technologie de pointe, une efficacité maximale avec coûts rationalisés

2Africa est le cinquième câble sous- marin qui vient renforcer les infrastructures du géant des télécom, après Atlantis 2, SAT 3, ACE, et MainOne. Le câble intégrera ainsi la nouvelle technologie SDM1 (Spatial Division Multiplexing), conçue par Alcatel Submarine Networks (ASN) pour améliorer la capacité tout en optimisant les coûts.

Pour madame  Olivia Tchamba de Meta, 2Africa représente une avancée significative. En effet, il ouvre non seulement, une nouvelle voie aux entreprises, mais alimente la croissance économique qui pourra propulser le Sénégal dans une ère des possibilités illimitées. 

La représentante de Meta soutient que ce câble apportera de nombreux avantages au Sénégal. “Il développera de meilleures opportunités commerciales, stimulera la compétitivité des investissements, stimulera la croissance en accélérant des progrès dans plusieurs secteurs notamment, ceux de l’éducation et de la santé.” Dès lors, 2Africa va “révolutionner la connectivité au Sénégal”.

“Ce câble sous- marin a été construit pour anticiper les besoins croissants de connectivité dans les 33 pays qu’il va desservir”, déclare Sékou Dramé, Directeur général de la Sonatel.

En effet,  “d’ici 2030, le nombre d’abonnés mobiles en Afrique subsaharienne va croître de 50%, pour atteindre 1,4 milliard d’abonnés avec une pénétration de la 4G qui va doubler et celle de la 5G qui sera autour de 17% des usages.”  En conséquence, nous assisterons à un énorme flux de données dans les sept années à venir.

Pour le patron de la Sonatel, l’arrivée de ce câble et la construction de la station d’atterrissage, s’inscrit en plein dans la stratégie du Groupe.

Les câbles sous-marins, des piliers incontournables d’une souveraineté numérique

 Ce sont ces câbles sous- marins qui permettent aux pays d’avoir une meilleure qualité et un meilleur accès à la connectivité. En effet, ils permettent de produire des données, de les collecter, de les traiter… Ils permettent et facilitent la vente, le stockage et la diffusion de contenus (textes, vidéos, sons) sur le web. Donc, la connectivité permet aux pays d’avoir plus de contenus sur la toile, un enjeu devenu, de nos jours, essentiel dans « les rapports géopolitiques, géoéconomiques et  culturels mondiaux » (Carroué, 2019).

Câble sous – marin 2Africa

Câble sous – marin 2Africa

Rappelons que les câbles transatlantiques ont joué un rôle déterminant dans l’histoire des télécommunications. Selon Boullier (2014), après les premiers essais en 1838, le premier câble fonctionnel a été posé en 1851 entre le cap Gris-Nez et Southampton, principalement utilisé pour transmettre les cours des bourses par télégraphe. En 1858, le premier câble transatlantique a été établi, suivi par le premier câble transpacifique en 1902, tous deux analogiques. Depuis lors, les flux de trafic ont connu une croissance exponentielle d’année en année.


Cette connectivité joue également un rôle décisif dans l’accélération de la mondialisation des acteurs économiques et financiers grâce à des outils de gestion et de pilotage de plus en plus puissants.

De nos jours, un meilleur accès à Internet pour un pays est également un pas vers le développement économique, technique et culturel.

Un autre enjeu économique à souligner est que les points d’atterrissage de ces câbles, comme au Sénégal, attirent l’implantation d’entreprises ou de services à forte consommation de bande passante. Ainsi, des centres d’appels s’installent en s’appuyant sur les compétences locales, ce qui multiplie les activités économiques.

C’est grâce à cette connectivité engendrée par les câbles sous-marins, tel que 2Africa, que la question de la souveraineté numérique est désormais au centre des préoccupations, tant pour les activités civiles que militaires à l’ère de l’intelligence artificielle.