Radioscopie de la communication gouvernementale sur la dette : Et si Macky Sall avait raison?

Jamais, dans l’histoire du Sénégal, le Fonds monétaire international (FMI) ne s’est autant senti en odeur de sainteté qu’aujourd’hui. Nombre de discussions entre le puissant bailleur et l’État du Sénégal, ce dernier se disant chaque coup de comptine sur d’attendre bienveillance du Fonds pour avoir la coopération permanente au moment de décaisser son financement en attendant. Les décisions concrètes du Conseil d’administration du FMI, l’institution financière de Bretton Woods, la question se pose sur l’efficacité de la méthode Bassirou Diomaye Faye dans la gestion de l’État du Sénégal, depuis le départ de Macky Sall.

Si certains prédisent que les régimes se valaient réellement après avoir dissous un 4e gouvernement de l’ère Bassirou Diomaye Sonko, dans certains cercles on lui fait des reproches concernant des arbitrages séquentiels. Interrogés sur ce sujet, « on se rappelle bien qu’hier les hésitations se manifestaient lors de la communication publique dans sa première grande sortie consacrée à la situation économique du Sénégal », indiquent-ils.

De président Macky Sall à premier ministre Amadou Ba, ministre des Finances et du Budget, ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Aboudramane Sarr, Ousmane Diagne de la Justice et du Secrétaire général du Gouvernement Ali Amine Lo, d’autres têtes de l’appareil financier rappelaient la mémoire de l’ancien ministre des Finances Cheikh Diba. Il apparaîtra clairement que dans le ministère de la culture économique, tout ce qui est fait semble refléter des traces « souvenirs ».

Ces chiffres nous reviennent à travers deux éléments jumeaux du discours de Macky Sall et ses ministres. Morceaux choisis : « La dette publique du Sénégal est évaluée à environ 65,9 % du PIB en fin d’année de 2019. Nous l’avons abaissée en moyenne de 76,3 % à 61,5 % entre 2012 et 2019, soit une réduction effective des ratios de dettes publiques ».

Ainsi, en fin décembre 2023, la dette publique du Sénégal s’établit à 15 864 milliards, soit 74,9 % du PIB, alors que son encours était de 13 772 milliards ou 73,6 % du PIB fin 2022.

La trajectoire de la dette est passée de 12 892 milliards en 2021 à 13 772 milliards en 2022 puis à 15 864 milliards fin 2023, avec une estimation projetée de 16 882 milliards fin 2024.

Une pente ascendante qui continue d’inquiéter les marchés locaux et régionaux.

L’ardoise est lourde, puisqu’il s’agit de 7 milliards de dollars de “dette cachée”. Les partenaires extérieurs scrutent ce dossier et posent mille questions, alors que le FMI demande au Sénégal d’assumer et de régler ses engagements.

« Ces sauts en zone de turbulences auront des conséquences sur le financement du pays », avertissent des analystes.

Le président Bassirou Diomaye Faye a alors cherché à donner des assurances en plaidant une gestion plus rigoureuse et en annonçant une série de réformes structurelles pour maîtriser la dette.

Cependant, la communication gouvernementale reste jugée hésitante et pas assez claire. Certains estiment que la stratégie de Macky Sall, plus transparente dans ses choix budgétaires, offrait une meilleure visibilité aux marchés.

Aujourd’hui, les inquiétudes des investisseurs persistent et l’opposition ne manque pas de rappeler que le Sénégal, sous Macky Sall, avait su maintenir la confiance du FMI et des partenaires extérieurs.

Dans une adresse aux Nations Unies, en septembre 2022, Macky Sall insistait :
« L’Afrique n’a pas besoin de programmes dictés de l’extérieur, mais de partenariats respectueux de ses priorités. Les conditionnalités imposées par les institutions financières internationales sont souvent trop rigides et inadaptées aux réalités africaines. »

Extrait repris au Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité, le 11 novembre 2022 : « On ne peut pas demander aux Africains de massivement investir dans les infrastructures, l’éducation, la santé, si dans le même temps, on leur impose des restrictions budgétaires qui les empêchent de répondre aux besoins de leurs populations. »

À maintes reprises, au G20, à l’UA/UE, Bruxelles (février 2022), le président sénégalais avait plaidé pour une meilleure gouvernance mondiale des dettes souveraines. « Nous demandons une réforme du FMI », disait-il.

Tout cela fait dire à certains analystes que l’actuel pouvoir gagnerait à revisiter les fondamentaux de l’école Macky Sall pour gérer plus efficacement la dette.

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