Aminata Touré à Incheon : « L’Afrique doit faire de l’intelligence artificielle un levier de souveraineté et de développement »

Lors du 9ᵉ Symposium sur la gouvernance et l’intelligence artificielle, tenu en Corée du Sud, l’ancienne Première ministre du Sénégal a livré un plaidoyer fort pour une appropriation africaine de l’IA. Selon elle, le continent doit transformer son potentiel démographique, économique et technologique en véritables solutions pour ses citoyens, avec un cadre souverain et inclusif.

À Incheon, en Corée du Sud, l’Afrique a pris la parole d’une seule voix à travers Aminata Touré. L’ancienne Première ministre du Sénégal, aujourd’hui Haute Représentante du Président Bassirou Diomaye Faye, a rappelé que « l’Afrique est le plus jeune continent du monde, avec 75 % de sa population âgée de moins de 35 ans », et qu’elle dispose d’atouts considérables pour devenir un acteur majeur de la révolution numérique mondiale.

Pour elle, l’intelligence artificielle peut devenir un accélérateur de développement, capable de combler les retards liés à l’histoire et aux fractures actuelles : « Nous sommes des survivants résilients, déterminés à rattraper notre retard. L’IA est un allié de choix. »

Elle a cité plusieurs initiatives emblématiques, du Kenya (Twiga Foods et ses chaînes logistiques pilotées par l’IA) au Nigeria (Nomba et ses solutions d’inclusion financière), en passant par l’Afrique du Sud (Harambee Youth Employment Accelerator). Le Sénégal, de son côté, expérimente des plateformes comme KERA pour digitaliser les données de santé et améliorer l’accès aux soins.

Mais l’ancienne présidente du CESE a aussi mis en garde : l’IA doit être au service des citoyens, de la démocratie et des droits humains. Elle a rappelé les risques liés à la surveillance, aux biais algorithmiques et aux atteintes à la vie privée, plaidant pour un développement encadré par les valeurs démocratiques.

Enfin, elle a souligné la dynamique continentale avec la Déclaration africaine sur l’intelligence artificielle, adoptée par 49 pays et prévoyant un fonds de 60 milliards de dollars. Pour le Sénégal, le cap est clair : le président Faye a lancé en février dernier le « New Technological Deal », visant la souveraineté numérique, la digitalisation des services publics, le développement de l’économie numérique et le leadership africain.

« L’Afrique est un bon endroit pour faire des affaires, sur la base d’un partenariat gagnant-gagnant », a-t-elle lancé en conclusion, invitant les investisseurs à miser sur un continent jeune, dynamique et prêt à prendre sa place dans l’économie mondiale de l’intelligence artificielle.

Partager :

Socialnetlink

Retrouvez toute l'actu Tech et des Nouveaux Médias en Afrique  sur Socialnetlink.

Évènements à venir

Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.