Réunis dans la capitale sénégalaise pour la première édition du Forum sur le financement structuré, banquiers, assureurs, régulateurs et investisseurs africains ont appelé à inventer des solutions propres au continent. Entre titrisation, finance durable et souveraineté économique, l’Afrique veut bâtir une architecture financière à la hauteur de ses ambitions.

Dakar  a accueilli, le 25 septembre 2025, la première édition du Forum sur le financement structuré en Afrique (SFA Forum 2025). L’événement a réuni un parterre de décideurs : le ministre sénégalais des Finances et du Budget, Cheikh Diba, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Mabouba Diagne, le gouverneur de la Banque centrale de Gambie, Buah Saidy, ainsi que le président de l’Autorité des marchés financiers de l’UEMOA, Badanam Patoki.

Organisé par Invictus Capital & Finance, KF Titrisation et Development Finance Advisory (DFA), le forum portait sur le thème : « Innovations financières et transformation structurelle des économies africaines : Titrisation, finance durable et souveraineté ».

Répondre à des besoins financiers colossaux

Dans son discours d’ouverture, le ministre Cheikh Diba a insisté sur l’urgence de « concevoir de nouvelles approches » pour répondre aux besoins financiers du continent.
Selon Badanam Patoki, le déficit annuel d’infrastructures en Afrique dépasse 100 milliards de dollars, tandis que les besoins globaux de financement excèdent 130 milliards de dollars par an. Les PME, véritables piliers des économies africaines, restent confrontées à un accès limité aux financements.

« Les mécanismes classiques de financement sont à bout de souffle. L’Afrique doit inventer ses propres solutions », a-t-il martelé.

La titrisation et la finance durable comme leviers

Le financement structuré apparaît comme une alternative crédible pour mutualiser les risques, allonger les maturités, mobiliser le capital privé, et créer des instruments financiers sur mesure adaptés aux réalités africaines.

Le président de l’AMF-UEMOA a rappelé que le Kenya a réussi, en juillet 2025, une émission de 156 millions de dollars via une opération de titrisation de créances futures, intégrant une dimension ESG (Environnementale, Sociale et de Gouvernance). Une preuve que « l’Afrique peut innover et séduire les investisseurs internationaux sensibles à la finance durable ».

Des partenariats stratégiques pour bâtir l’avenir

Les intervenants ont souligné la nécessité de bâtir des alliances solides pour transformer ces ambitions en actions concrètes. « Le Forum SFA 2025 marque une étape décisive : celle d’une Afrique qui invente ses propres solutions financières », a déclaré Cheikh Diba.

Les échanges se sont articulés autour de panels stratégiques : titrisation, financement des PME, finance durable, secteurs stratégiques d’investissement, e-Sukuk souverains multi-cédants, autant de pistes pour bâtir une architecture financière africaine solide et inclusive.