La Commission de Protection des Données Personnelles (CDP) du Sénégal met en garde contre les dérives croissantes liées à l’usage de l’intelligence artificielle (IA) sur les réseaux sociaux.
Dans un communiqué reçu à Socialnetlink, l’institution exprime son inquiétude face à la diffusion de vidéos et d’images générées artificiellement mettant en scène des personnalités publiques, des guides religieux ou des citoyens, parfois à leur insu.
Selon la CDP, certaines pratiques exploitant l’intelligence artificielle visent délibérément à manipuler l’opinion publique ou à ternir l’image de personnes ou de communautés entières. Ces usages détournés, souligne la Commission, constituent de graves atteintes à la dignité humaine et exposent leurs auteurs à des sanctions prévues par la loi. L’organe de régulation attire l’attention sur les risques multiples liés à l’utilisation irresponsable des outils d’IA :
la collecte et l’exploitation non consentie de données personnelles ; l’usurpation d’identité et la manipulation d’informations ; la création de contenus trompeurs, tels que les deepfakes, capables de semer la confusion et de nuire à la cohésion sociale.
Responsabilité partagée face à l’essor de l’IA
Dans un contexte où les contenus générés par intelligence artificielle se multiplient à un rythme sans précédent, la CDP appelle à une responsabilisation collective.
Elle invite :
les citoyens, à faire preuve de discernement et de prudence avant de partager des contenus d’origine douteuse ; les créateurs de contenus, à s’abstenir de toute manipulation portant atteinte aux valeurs religieuses, culturelles ou personnelles ; les plateformes numériques, à renforcer leurs mécanismes de détection et de signalement des contenus illicites ou nuisibles.
Protéger les données, préserver la confiance numérique
La Commission réaffirme sa détermination à protéger les données personnelles et à sensibiliser le public sur les dangers associés aux usages abusifs de l’intelligence artificielle.
Elle insiste sur la nécessité de promouvoir une utilisation éthique et encadrée de ces technologies émergentes, tout en veillant au respect strict de la législation sénégalaise en vigueur.
Dans un monde où les frontières entre réalité et virtualité deviennent de plus en plus floues, la CDP rappelle que l’innovation technologique ne doit jamais se faire au détriment des droits fondamentaux.
L’enjeu, conclut-elle, est de bâtir une culture numérique responsable, où l’intelligence artificielle demeure un outil au service de l’humain — et non une menace pour sa dignité.