L’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) du Sénégal s’apprête à marquer une étape décisive dans sa transformation numérique. Dès ce mardi 14 octobre, l’organisation lance sa nouvelle plateforme de dématérialisation des procédures de passation des marchés, visant à s’imposer comme un « rôle moteur » dans la digitalisation de la commande publique en Afrique.
Moustapha Djitté, Directeur Général de l’ARCOP, confirme cette ambition à l’APS : « Nous recevons des demandes de coopération de plusieurs pays de la région. Cela montre que le Sénégal peut désormais jouer un rôle moteur dans la transformation numérique de la commande publique en Afrique. »
Le Sénégal, pionnier de la dématérialisation complète
Selon M. Djitté, le Sénégal se positionne parmi les pays africains les plus avancés dans ce domaine. L’innovation majeure de l’ARCOP réside dans l’exhaustivité de sa plateforme.
« Peu de pays disposent d’un système de dématérialisation complet, qui couvre tout le cycle de la commande publique, de la publication de l’avis d’appel d’offres à l’attribution du marché. Le Sénégal fait partie des pionniers, » souligne Moustapha Djitté.
Ce projet est soutenu par des partenaires de taille comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Gouvernance et crédibilité : les clés du succès
La digitalisation de la commande publique est perçue comme un levier de compétitivité essentiel pour l’économie sénégalaise.
Pour le directeur général, la nouvelle plateforme de l’ARCOP est un gage de bonne gouvernance : « La digitalisation accroît la visibilité, la traçabilité et la prévisibilité des marchés publics. C’est un facteur de compétitivité pour l’économie nationale. »
Elle répond également aux standards internationaux et s’inspire des meilleures pratiques observées au Maroc, au Rwanda et à l’île Maurice, garantissant ainsi sécurité et fiabilité.
Prochaines étapes : interconnexion et évaluation
Le lancement de la plateforme n’est qu’une première étape. L’ARCOP travaille déjà à son interconnexion avec d’autres bases de données publiques vitales, incluant celles du Trésor public, de la direction générale des marchés publics, du registre du commerce et du fisc.
Cette réforme, qui a mobilisé les équipes depuis un an, sera suivie d’une « mise en œuvre complète » dès janvier prochain. L’objectif est d’assurer l’appropriation des nouveaux outils par les agents du secteur public et les opérateurs économiques, et d’établir des indicateurs fiables concernant :
- Les délais de traitement des appels d’offres.
- Les économies réalisées.
- Le niveau de satisfaction des acteurs.
En rendant la commande publique, pilier de la dépense publique, plus transparente, plus rapide et plus efficiente, l’ARCOP renforce directement la crédibilité et l’attractivité de l’économie sénégalaise pour les investisseurs internationaux.