Sénégal : le gouvernement lance le dispositif « Écosystème Startup » pour opérationnaliser la Startup Act

 Le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a procédé, jeudi à Dakar, au lancement officiel du dispositif « Écosystème Startup », destiné à structurer et accompagner les jeunes entreprises innovantes. L’initiative marque la phase d’opérationnalisation de la Startup Act, adoptée en janvier et prévoyant notamment trois années d’exonérations fiscales, un accès facilité aux financements et une meilleure insertion dans les marchés publics.

Porté par le slogan « Je me labellise », le dispositif vise à encourager les startups à s’enrôler, à rendre la procédure de labellisation plus lisible et à permettre un accès simplifié aux avantages prévus par la loi.

« Nous donnons une organisation et une boussole à tout un écosystème »

Prenant la parole lors de la cérémonie, le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a souligné que le dispositif représente davantage qu’un simple outil administratif.

« Ce que nous lançons aujourd’hui va bien au-delà d’une plateforme ou d’un dispositif technique. Nous donnons un visage, une organisation et une boussole à tout un écosystème », a déclaré le ministre.

Il a précisé que l’entrée en vigueur du décret d’application et l’ouverture de la plateforme marquent la transition vers une étape déterminante pour le secteur.

« Nous entrons dans une nouvelle phase, celle de la mise en œuvre, celle où le droit rencontre la réalité des entrepreneurs et des investisseurs », a-t-il ajouté.

M. Sall a rappelé l’engagement du gouvernement à faire du numérique et de l’innovation « un moteur de souveraineté, d’emploi et d’espérance pour la jeunesse dans toutes les régions du Sénégal ». Selon lui, la loi sur les startups constitue « l’une des pièces maîtresses du New Deal technologique », en définissant les relations entre startups, structures d’accompagnement, investisseurs et pouvoirs publics.

Un cadre d’innovation renforcé et piloté

Le ministre a indiqué que l’État entend jouer un rôle d’organisation et de facilitation.

« L’État prend sa place dans cet écosystème, non pas pour le diriger à la place des acteurs, mais pour organiser, sécuriser et accélérer », a-t-il affirmé.

Il a décrit le dispositif comme un « lieu de dialogue structuré entre l’État et l’écosystème », visant à clarifier les règles du jeu et consolider chaque maillon de la chaîne de l’innovation.

Pour Abdoullah Cissé, membre du comité de rédaction de la loi sur les startups, le texte marque une rupture importante.

« Cette loi dit clairement que l’innovation n’est plus un luxe périphérique, mais devient un pilier de souveraineté, un levier de justice sociale et un vecteur de prospérité pour notre pays », a-t-il déclaré.

Il estime que la Startup Act consacre une nouvelle posture de l’État vis-à-vis des jeunes entreprises innovantes.

« L’État ne se contente plus de réguler. Il choisit de s’allier aux startups, qui deviennent des partenaires stratégiques, des co-architectes du futur numérique et des forces créatrices au service du bien commun », a-t-il ajouté.

 

L’ambassadeur de l’Union européenne au Sénégal, Jean-Marc Pisani, a salué le lancement du dispositif, jugeant qu’il renforce l’environnement de travail des jeunes entreprises et consolide la coopération entre le Sénégal et ses partenaires techniques. Du côté du secteur privé, le vice-président du Conseil national du patronat, Antoine Ngom, a estimé que cette initiative représente un jalon stratégique.

« Le lancement de ce dispositif et du label qui l’accompagne fait entrer le Sénégal dans un cycle de transformation qui donnera de la visibilité aux investisseurs, de la confiance aux jeunes porteurs de projets et de la cohérence à notre politique », a-t-il déclaré.

Un cadre pour mieux orienter et accélérer les startups

Le dispositif « Écosystème Startup » met en place une architecture destinée à faciliter la labellisation des entreprises, renforcer leur accompagnement et leur offrir un cadre réglementaire adapté. Il constitue également un outil de pilotage permettant une meilleure articulation entre les incubateurs, les structures publiques, les investisseurs et les partenaires internationaux. Selon le ministère, cette nouvelle phase doit permettre d’accélérer la dynamique entrepreneuriale et de positionner les startups parmi les acteurs centraux du développement économique national.

Décrit par les autorités comme une maison commune destinée à réunir entrepreneurs, structures d’accompagnement (SAE), investisseurs, partenaires techniques et financiers, collectivités territoriales et diaspora, Écosystème Startup entend offrir un cadre national cohérent et lisible pour l’ensemble des acteurs. Le dispositif est porté par la Commission d’Éligibilité et d’Attribution du Label (CEAC), présentée comme une instance garante de la transparence, de l’équité et de la qualité du processus.

Selon le ministère, Écosystème Startup apporte de la clarté aux entrepreneurs grâce au label, au guichet unique et à un suivi structuré des dossiers , de la reconnaissance aux SAE qui deviennent officiellement intégrées au dispositif national , de la lisibilité pour les investisseurs et partenaires, avec un pipeline vérifié et structuré , un cadre national cohérent reliant innovation, souveraineté numérique et développement territorial.


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