Le coup d’envoi du SALTIS 2025 a été donné ce 25 novembre au Musée des Civilisations Noires de Dakar, un lieu hautement symbolique où s’est exprimée avec force la vision sénégalaise de l’intelligence artificielle. À la tribune, Wedji Kane, Coordinatrice générale du salon et cofondatrice de l’Institut des Algorithmes du Sénégal (IAS), a lancé un appel clair : le pays doit non seulement comprendre l’IA, mais aussi la maîtriser et en faire un outil d’inclusion, de souveraineté et de développement.
Pour elle, l’intelligence artificielle ne peut être un simple produit importé. Elle doit s’adapter aux réalités africaines, dialoguer avec nos imaginaires, nos cultures et nos trajectoires intellectuelles. L’IA irrigue déjà tous les secteurs — économie, éducation, santé, administration, agriculture — ce qui, selon elle, crée une responsabilité collective : garantir que ces technologies restent utiles, responsables, inclusives et profondément humaines.
Dans un message empreint de lucidité, Wedji Kane rappelle que si le SALTIS est porté par une équipe jeune, il se construit avec l’expertise et la vision des aînés qui ont façonné les premières bases de l’écosystème numérique national. Cette alliance intergénérationnelle, affirme-t-elle, est l’un des piliers de la cohérence et de la durabilité des avancées technologiques du pays.
Elle insiste également sur un point essentiel : le SALTIS n’est pas un événement ponctuel. Il se prolonge toute l’année par un travail d’acculturation dans les écoles, les universités, les entreprises et les administrations. L’ambition est claire : comprendre avant d’utiliser, et maîtriser avant de réguler, afin de bâtir une véritable culture de l’IA au Sénégal.
En trois éditions, le salon s’est imposé comme un espace incontournable de réflexion, de formation et d’action. Parmi ses réalisations les plus marquantes, le PAS Challenge, qui a permis à de jeunes innovateurs de développer des solutions concrètes et adaptées aux besoins du pays et de la région.
Le réseau international du SALTIS continue par ailleurs de s’élargir, mobilisant la diaspora, le Maghreb, l’Europe et l’Amérique. Une diversité d’acteurs et d’expertises qui offre au Sénégal une place singulière dans les débats mondiaux sur l’intelligence artificielle — et confirme l’ambition du pays : ne pas subir la révolution technologique, mais la comprendre, la façonner et la mettre au service de son développement.