Droits humains et intelligence artificielle : Dakar ouvre le débat mondial

La Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté (FNF) a inauguré ce lundi à Dakar la 16ᵉ édition du Septembre des Droits de l’Homme. Cette rencontre, désormais incontournable, place cette année l’intelligence artificielle (IA) au cœur des débats, en interrogeant son impact sur les libertés fondamentales.

Pendant deux semaines, experts, magistrats, avocats, diplomates et représentants de la société civile vont confronter leurs analyses autour d’une question devenue universelle : comment encadrer le développement fulgurant de l’IA sans compromettre les droits humains ?

« L’IA est à la fois une promesse de progrès et un risque de déséquilibre », a rappelé Alexandra von Schumann-HELDT, Directrice régionale Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté, lors de l’ouverture. Elle a souligné la nécessité d’une régulation transparente et inclusive, afin d’éviter que les impératifs économiques ne prennent le pas sur la dignité humaine.

Même son de cloche du côté du Directeur de la Fondation René Cassin, Institut International des Droits de l’Homme. Sébastien TOUZÉ a insisté sur le caractère disruptif de l’IA : « Il ne s’agit pas d’une innovation parmi d’autres, mais d’une rupture globale qui interroge le cœur de nos systèmes juridiques. »

La juriste sénégalaise Amsatou Sow Sidibé, Présidente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme du Sénégal  a, pour sa part, alerté sur les risques de biais algorithmiques et de discriminations, en particulier pour les groupes vulnérables. Robert KOTCHANI, Représentant du Bureau Régional Afrique de l’Ouest du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme a plaidé pour une gouvernance inclusive reposant sur des audits indépendants et la participation active de la société civile.

Le représentant de l’Ambassade de France a rappelé l’engagement de Paris en faveur d’une IA éthique, tout en saluant le rôle pionnier du Sénégal. Le pays s’est doté d’une stratégie nationale d’intelligence artificielle et multiplie les projets structurants, du supercalculateur national au lancement de son premier satellite.

Au-delà du cadre local, cette 16ᵉ édition ambitionne de nourrir une réflexion internationale. « L’intelligence artificielle ne doit pas conduire à la déshumanisation du droit, mais au contraire rappeler combien le droit est indispensable pour préserver l’humanité de nos sociétés », a résumé Thomas KÜPPERS Chargé d’Affaires AI  à l’Ambassade de la République Fédérale d’Allemagne au Sénégal.

À travers ce rendez-vous, Dakar confirme sa place comme un espace privilégié de dialogue entre Afrique et monde, sur un sujet qui redessine déjà l’avenir des sociétés humaines.

 

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