Depuis plus de dix ans, Elon Musk et Mark Zuckerberg se livrent une rivalité technologique sans répit. D’un côté, le patron de Tesla et SpaceX a bâti son influence sur les voitures électriques, les fusées réutilisables et, plus récemment, l’intelligence artificielle générative. De l’autre, le fondateur de Meta a imposé Facebook comme réseau social planétaire avant de miser sur la réalité virtuelle et augmentée. Aujourd’hui, leur affrontement prend une nouvelle dimension : les robots humanoïdes.
Optimus vs Metabot : deux visions du futur
La stratégie de Musk s’articule autour de la puissance mécanique. Avec son robot Optimus, il vise la production de masse et imagine déjà des millions d’unités d’ici 2030, destinées aussi bien aux usines qu’aux foyers. Mais l’ambition pose des défis titanesques : concevoir des humanoïdes fiables, accessibles et industrialisables à grande échelle nécessite de réinventer les chaînes d’assemblage et de surmonter des contraintes logistiques immenses.
Zuckerberg, lui, emprunte une voie différente avec Metabot. Ici, l’enjeu n’est pas tant les muscles que le cerveau. Conçu par les équipes de Meta, ce robot mise sur une IA capable d’apprendre et de raisonner, avec des effecteurs mécaniques simples. L’idée est claire : comme le smartphone dont la valeur réside surtout dans ses applications, c’est le logiciel qui rend la machine polyvalente.
Meta s’inspire du modèle Android
Le coup de génie de Zuckerberg repose sur une plateforme ouverte aux développeurs et aux fabricants de matériel. Plutôt qu’une approche fermée à la Apple, Meta s’inspire du succès d’Android : proposer une couche logicielle universelle capable d’animer différents robots, sans construire chaque appareil.
Pour concrétiser cette vision, Meta a recruté des experts du MIT et de la robotique industrielle, tout en investissant massivement via Reality Labs et Superintelligence Labs. Objectif : imposer un standard logiciel pour la robotique, comme Android l’a fait dans la téléphonie mobile.
Une rivalité au-delà de la technologie
Au fond, cette confrontation illustre deux philosophies :Musk veut bâtir un corps mécanique perfectionné et Zuckerberg veut fournir un esprit numérique adaptable.
Le succès dépendra de l’adoption par le marché. Si Optimus prouve son efficacité dans les usines, il pourrait transformer la productivité mondiale. Si Metabot et son logiciel s’imposent comme standard, Meta pourrait équiper bien plus de robots qu’elle n’en fabriquera.