En réunissant autour d’une même table régulateurs, fintechs, banques, opérateurs et associations de consommateurs, l’Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF) a franchi un pas dans la structuration du secteur des paiements numériques au Sénégal.
Cette rencontre, point d’orgue d’une série de consultations régionales sur la protection des usagers, a consacré la volonté commune des acteurs de bâtir un écosystème fondé sur la confiance, la transparence et la coresponsabilité.
Dans son allocution d’ouverture, Papa Amadou Diagne, secrétaire exécutif de l’OQSF, a rappelé que « la confiance demeure le socle de toute politique d’inclusion financière durable ». Selon lui, cette confiance ne saurait s’épanouir sans un cadre de régulation clair, équitable et partagé entre les institutions financières et les nouveaux acteurs du numérique.
À l’heure où les paiements mobiles et les portefeuilles électroniques deviennent les portes d’entrée principales vers les services financiers, l’OQSF réaffirme son rôle de courroie de transmission entre le régulateur et le consommateur, garantissant que les innovations technologiques ne se fassent pas au détriment de la qualité et de la sécurité. Prenant la parole au nom des fintechs, El Hadj Malick Guèye, directeur général de Wave Sénégal, a salué la création de l’Association sénégalaise des prestataires de moyens électroniques de paiement et de monnaie électronique (Asepame).
Il a présenté cette nouvelle structure comme un instrument stratégique de concertation entre les opérateurs, favorisant une approche coordonnée sur les questions techniques, réglementaires et fiscales.
« L’Asepame permettra d’unifier les positions du secteur, de défendre les intérêts communs et de renforcer la collaboration avec les pouvoirs publics », a-t-il affirmé.
Cette initiative traduit une maturité croissante du secteur, désormais conscient que la compétitivité ne peut se construire sans dialogue et sans règles partagées.
Fiscalité, interopérabilité et données : les nouveaux défis du numérique
Les échanges ont également porté sur des thématiques au cœur de l’économie digitale : la fiscalité du numérique, et la recherche d’un équilibre entre attractivité et contribution équitable ; l’interopérabilité des plateformes, indispensable à la fluidité des paiements ; la protection des données des utilisateurs, pierre angulaire de la confiance numérique. Les participants ont souligné la nécessité de maintenir un équilibre entre innovation et accessibilité, afin que la digitalisation du secteur financier reste inclusive, tout en garantissant une participation juste des acteurs aux recettes publiques.
En consolidant la coopération entre institutions, opérateurs et consommateurs, le Sénégal confirme sa volonté de bâtir un modèle d’inclusion financière fondé sur la responsabilité collective et la transparence économique. Cette dynamique, portée par l’OQSF, illustre une transformation profonde du paysage financier national, où la technologie devient un levier d’équité et de progrès social.