samedi, avril 27, 2024

Lettre ouverte au Ministre de la Communication

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Monsieur le Ministre,

Excusez le registre que j’emploie pour m’adresser à vous, avec des propos n’ayant rien d’outrageant ou d’incivique. Je voudrais juste m’efforcer à échanger avec vous dans un langage non codé, n’ayant rien d’un algorithme ou d’une clé de cryptage pour vous épargner de faire appel aux services du chiffre de la présidence en vue d’un décodage.

Monsieur le Ministre, je m’adresse à vous dans un lexique usuel, moins technique car je sais personnellement qu’hormis la consultation des mails, la création d’adresse électronique, l’activation et la désactivation de la connectivité (sans fil, données mobiles, Gps), vous n’y connaissez pas grandes choses en informatique tandis que les lois, vous les maitrisez par cœur. Bref, laissons l’informatique de côté.

Sachez Monsieur le ministre, que jusque-là, je n’emploie aucun terme technique sinon vos services transcriront mes propos à d’autres fins n’ayant aucune connotation politique ou provocatrice. C’est un simple citoyen sénégalais, ne jouissant d’aucun privilège étatique qui vous parle, en toute humilité… en tant que citoyen ordinaire.

Monsieur le Ministre, avec votre simple signature sur un bout de papier, numérisé à travers la vitre du scanner de votre secrétaire, connecté sur son pc et transmis par mail via le SYGEC, peut-être, votre simple signature pourrait ôter des vies, envoyer des jeunes au chômage, fermer des commerces, perturber des trafics, estomper le travail des services de renseignement malgré parfois la faible disponibilité du réseau de l’ADIE lors des missions de terrain et pour finir contribuer à la désinformation.

Monsieur le Ministre, vous pilotez un département qui regorge d’élites de la technologie de pointe. Faites appel à eux et en moins de 48 heures, ils vont développer des solutions hybrides pour filtrer et dérouter ces images violentes diffusées dans les réseaux sociaux et même mieux, cibler les potentiels comptes et les effacer. Dialoguez Monsieur le Ministre. Le dialogue que le président prône devrait être un prototype de normalisation, modélisé et dupliqué dans tous les services de l’état pour éviter des tensions entre usagers, fournisseurs de services d’accès à internet et organes de régulation sans oublier pour freiner les campagnes de fake news et de propagande de la violence lors des manifestations, heurts, émeutes etc. Nos pass ne nous sont pas remboursés. C’est du « Ribaa ».

Monsieur le Ministre, impossible n’est pas informatique et l’internet n’est que cette toile qui nous lie. Le grand parent éleveur habitant orkadiere attend sur sa messagerie du réseau social le code de transfert d’argent depuis la France pour le retirer et payer les frais d’opération de son épouse qui n’a pas réussi une consultation télémédicale à cause d’une mauvaise connexion de cette soit disant fibre, répartie via un modem Adsl de mauvaise qualité.

Heureusement que j’ai pensé à offrir aux écoles un progiciel complet qui ne dépend pas d’internet, qu’ils peuvent utiliser quand ils veulent, où qu’ils soient avec ou sans données mobiles. C’est cela l’économie numérique pour pallier cette fracture. On doit dépasser ce stade de l’interdépendance à la connectivité pour exister, exercer et progresser. C’est nous qui faisons l’internet et pas le contraire Monsieur le Ministre.

Au-delà du canal de communication des forces de défense qui interviennent sur le terrain, les différents centres des opérations risquent de recueillir difficilement les images des mouvements à temps réel. Ceci pourrait être dû à votre restriction des données mobiles… rappelez-vous que nous n’avons pas de satellite Monsieur le Ministre… et même si nous rêvons d’en avoir et d’en concevoir… pour le mettre sur orbite en Juin, on doit franchir d’abord le premier palier à savoir le mode test… et d’ici combien d’années ?

Monsieur le ministre, vous êtes notre ministre de la communication, en attendant les élections et qui dit Communication parlera forcément d’échanges d’informations. Pour cela il faudra impérativement que cette information soit traitée automatiquement par un outil électronique d’où la définition du mot informatique. Le seul moyen pour traiter ces infos et les distiller à temps, c’est en utilisant internet et rappelez-vous que la presse ne se déplace pas sur les terrains à haut risque pour déployer leur pc et connecter leur modem. Ils utilisent des smartphones. Ils ont besoin des données mobiles pour travailler. Laissez les travailler Svp.

Monsieur le Ministre, vous êtes un homme de droit, forgé dans le droit et exerçant pleinement votre métier d’homme de droit sauf que le droit n’a rien de la restriction des libertés publiques. Ce super pouvoir éphémère d’auto censure des organes de presse ne vous honorera pas si vous persistez dans cette logique. Et l’adage dit: la liberté des uns commence là ou celle des autres s’arrête. De grâce, trouvez une formule meilleure que ces coupures abusives des données mobiles. Au bout du compte, cela semblerait aux yeux des usagers un abus et tout abus devient excessif. Votre peuple mérite mieux, le Sénégal ne mérite pas ça.

 

Amadou DIOP Carter
Expert Informatique
Président du Parti Doxal Senegaal