Dakar s’impose cette semaine comme la capitale continentale de la réflexion sur la fiscalité numérique. Ce mardi 15 avril 2025, une conférence internationale a réuni, dans la capitale sénégalaise, des décideurs publics, experts fiscaux et partenaires techniques autour d’un même enjeu : comment renforcer les capacités fiscales des États africains à l’ère du numérique.
Pendant deux jours, les échanges se tiendront autour du thème : « Fiscalité de l’économie numérique dans les pays africains : renforcer les capacités pour une fiscalité efficace ». Un sujet devenu central dans un contexte où les économies africaines se digitalisent à grande vitesse, sans toujours disposer des outils fiscaux adaptés pour en tirer profit.
Une initiative portée par l’ACBF et soutenue par de nombreux partenaires
La rencontre est organisée par la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF), en collaboration avec le Ministère sénégalais des Finances et du Budget, le Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, ainsi que plusieurs partenaires internationaux comme l’Institut finlandais de gestion publique, la Commission de l’Union africaine (CUA) et le Forum africain des administrations fiscales (ATAF).
Cette mobilisation multisectorielle traduit une prise de conscience : l’Afrique ne peut espérer accroître ses recettes fiscales sans maîtriser les règles du jeu numérique. De plus en plus de transactions se dématérialisent, les plateformes digitales prospèrent… mais les administrations fiscales peinent encore à les capter dans leur assiette.
Harmoniser les approches, renforcer les compétences
Au cœur des discussions : les réformes en cours dans plusieurs pays, la coopération régionale sur la fiscalité digitale, et le partage de bonnes pratiques. Les participants abordent aussi les grandes évolutions des politiques fiscales internationales, notamment les travaux de l’OCDE sur l’imposition des multinationales du numérique.
L’objectif est double : harmoniser les approches fiscales au niveau africain, tout en renforçant les compétences techniques des administrations nationales.
Une souveraineté fiscale en ligne de mire
Pour les organisateurs, la fiscalité numérique n’est pas seulement une affaire de recettes : elle est aussi une question de souveraineté. Car sans une assiette fiscale solide et adaptée aux réalités économiques actuelles, aucun pays ne peut financer durablement son développement. La conférence de Dakar s’inscrit ainsi dans un mouvement plus large de mobilisation des ressources internes. Elle entend poser les bases d’un système fiscal africain moderne, équitable et capable d’accompagner la révolution
numérique.