Une usine pour produire localement 10 000 logements par an
Le partenariat prévoit l’implantation d’une usine de matériaux préfabriqués dotée d’une capacité de production de 10 000 logements par an. Cette infrastructure industrielle permettra de réduire les coûts de construction tout en assurant une rapidité d’exécution. En plus de l’usine, un Centre de Recherche et Développement (R&D) sera mis en place pour favoriser l’innovation, le transfert de compétences et l’intégration de technologies modernes dans le secteur du bâtiment.
🏗️ 𝟮 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗮𝘁𝘀 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗮 𝗿𝗲́𝗮𝗹𝗶𝘀𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗹𝗼𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀 𝘀𝗼𝗰𝗶𝗮𝘂𝘅 𝗲𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝗻𝗼𝘂𝘃𝗲𝗹𝗹𝗲 𝘂𝘀𝗶𝗻𝗲 𝗱𝗲 𝗺𝗮𝘁𝗲́𝗿𝗶𝗮𝘂𝘅 𝗽𝗿𝗲́𝗳𝗮𝗯𝗿𝗶𝗾𝘂𝗲́𝘀 𝗮̀ 𝟲𝟬 𝗺𝗶𝗹𝗹𝗶𝗮𝗿𝗱𝘀 𝗙𝗖𝗙𝗔 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝟭𝟬 𝟬𝟬𝟬 𝗹𝗼𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀/𝗮𝗻
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— Vie-Publique SN (@ViePubliqueSN) May 25, 2025
Le projet prévoit la création de 1 500 emplois directs et environ 3 000 emplois indirects, offrant ainsi des opportunités concrètes aux jeunes sénégalais. En intégrant cette dimension industrielle, le Sénégal pose les bases d’une souveraineté productive dans le secteur de la construction. Ce modèle pourrait être répliqué dans d’autres régions du pays pour étendre son impact.
Des partenaires financiers de poids
Le montage financier du projet est soutenu par plusieurs institutions majeures, dont Advanced Capital and Finance (ACF), la China Construction Bank, la China Export & Credit Insurance Corporation (Sinosure) et Coris Bank International Sénégal. Cette architecture financière renforce la solidité du projet et rassure sur sa viabilité à long terme. Ces institutions apportent non seulement des financements, mais aussi une expertise technique et un accompagnement stratégique. Le projet fait suite aux engagements pris lors du FOCAC 2024 à Beijing, où le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye avait annoncé vouloir renforcer la coopération sino-sénégalaise dans les secteurs clés du développement. Cette coopération reflète une volonté commune de bâtir un partenariat gagnant-gagnant, en phase avec les besoins réels de la population sénégalaise.
Une réponse au déficit chronique de logements
Le projet s’inscrit dans une stratégie plus large du gouvernement sénégalais visant à relever le défi de l’accès au logement. Selon les autorités, le pays affiche un déficit de 500 000 logements, avec des conséquences sociales et économiques majeures. Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et des Collectivités territoriales, Moussa Balla Fofana, a réaffirmé cette ambition lors d’un atelier national sur le logement organisé à Dakar en mai 2025. À l’horizon 2035, l’État prévoit la construction de 500 000 logements sociaux pour répondre à la forte demande, notamment en milieu urbain. L’objectif est de favoriser un habitat décent, accessible et conforme aux normes de qualité. Ce partenariat avec la Chine constitue un jalon important vers la matérialisation de cette vision ambitieuse.
Un contexte urbain sous pression
La situation du logement au Sénégal est marquée par de fortes inégalités. Près de 54 % des revenus des ménages sont consacrés au loyer, ce qui représente une lourde charge pour les familles à revenus modestes. De plus, 45 % des constructions sont informelles, réalisées sans autorisation ni normes de sécurité. Cette informalité constitue un frein à l’urbanisation durable et à la planification territoriale. Par ailleurs, selon les données de l’ANSD (2023), 51 % de la population vit en zone urbaine, avec une concentration marquée dans le triangle Dakar-Thiès-Mbour qui représente près de 80 % de la demande en logements. Cette pression urbaine impose une réponse structurée et à grande échelle, comme celle envisagée avec ce partenariat sino-sénégalais.