mardi, avril 23, 2024

Fuite épreuves du bac 2020: La toile camerounaise s’enflamme après l’arrestation d’un élève

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Certaines épreuves du baccalauréat de 2020 au Cameroun ont été partagées sur des réseaux sociaux. Chose qui fait beaucoup de bruits. En conséquence, l’élève Kevin Gassam a été arrêté par la suite et écroué à la prison de de Kondengui pour avoir partagé les épreuves.

Le jeune Kevin Gervais Gassam vient de passer sa deuxième nuit de détention à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui. Agé de 18 ans, cet élève en classe de terminale au lycée de Bangangté y a été placé en détention provisoire le 2 septembre 2020, en même temps que 4 autres jeunes.

Ils sont les premiers suspects privés de libertés dans le cadre de l’affaire relative à la fuite des épreuves lors de la dernière session de l’examen du Baccalauréat d’enseignement général. Les sujets de physique, chimie et SVT avaient été divulgués sur la toile avant le jour de leur passage. Il est reproché au jeune Kevin Gassam et à ses compagnons d’infortune d’avoir partagé ces épreuves retrouvées sur Internet. Curieusement, les 7 employés de l’Office du Baccalauréat du Cameroun (OBC), épinglés à la suite de l’enquête administrative instruite par le ministre des Enseignements Secondaires sont eux, en liberté.

Protestations !

Une situation qui suscite la controverse au sein de l’opinion. Des observateurs se demandent comment des jeunes peuvent être incarcérés pour avoir simplement partagé des épreuves qui se trouvaient sur la toile alors qu’au même moment, les auteurs et complices desdites fuites sont libres de leurs mouvements.

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De nombreux appels sont ainsi lancés en faveur de la libération du jeune élève de 18 ans. «Libérez cet enfant et assumez votre irresponsabilité. Non à la sous-traitance des responsabilités, libérez cet enfant !», a posté le sociologue Claude Abe, sur sa page Facebook.

Certains, à l’instar de l’opposant Joseph Thierry Okala Ebodé, militant du MRC, fustigent une politique de deux poids deux mesures. «Un sous-préfet assassine sa copine à Kribi,  un autre assassine un journaliste à Deuk, une gendarme tue à bout portant un jeune à Bafoussam: silence complice de la justice. Un jeune partage un document trouvé sur internet, il est mis sous mandat de dépôt provisoire, après avoir été déporté de Banganté à Yaoundé, alors que les gens dont la responsabilité administrative est établie sont en liberté. C’est dégueulasse, répugnant et presque discriminatoire cette manière d’appliquer la justice», s’est-il indigné selon cameronn.info.

«Libérez Kevin. Il ne travaille pas à l’OBC», tranche le journaliste Arafat Ekounga.