vendredi, mars 29, 2024

Sanoussi Diakité invente un équipement de lutte antiacridienne par procédé mécanique

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Le professeur Sanoussi Diakité vient de présenter sa moissonneuse à criquet, une nouvelle création afin de contribuer dans la lutte antiacridienne.

Le professeur de sciences et techniques de fabrication mécanique à la retraite, Sanoussi Diakité, a présenté, hier, au Lycée technique industriel Maurice Delafosse, la moissonneuse à criquet. Sa nouvelle trouvaille. Selon son inventeur, cette machine est destinée à la lutte antiacridienne. Elle est composée d’un canal de refoulement, d’un canal d’aspiration, d’une cellule de broyage et d’un moteur. La machine, confie M. Diakité, constitue une alternative par rapport à la méthode chimique qui tue le criquet, mais détruit en même temps l’environnement.

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L’engin, explique celui-ci, est un équipement de lutte antiacridienne par procédé mécanique et non chimique, qui permet également de collecter les criquets pour une utilisation alimentaire destinée à la volaille et aux poissons. «J’ai pensé lutter contre le criquet sans produit chimique. Avec cette machine, le criquet est collecté et utilisé comme alimentation pour le poisson et la volaille», a-t-il dit. «La machine aspire le criquet, le broie dans un bac de stockage. Elle fonctionne par principe d’aspiration», informe le professeur Diakité.  Dans son mode de fonctionnement, la moissonneuse à criquet de Sanoussi assure la capture des criquets au vol par aspiration à travers un canal tournant autour de son axe et éventuellement réglable en hauteur. Elle effectue le broyage et le refoulement par projection vers un bac de stockage remorquable disposé au regard du canal de refoulement. Pour la conduite, il a indiqué que la machine est placée sur un véhicule se déplaçant suivant le mouvement de l’essaim de criquets dans le sens opposé du vent. «Un conducteur sur le véhicule est chargé de la manipulation de la machine. L’attaque contre l’essaim de criquets est organisée avec un convoi composé de plusieurs véhicules équipés, couvrant une large bande, suivant les indications météorologiques», précise l’ancien directeur général de l’Office national de formation professionnelle (Onfp).

960 000 criquets à broyer par heure

Sanoussi Diakité souligne que la capacité de la moissonneuse dépendra du débit et de la pression d’aspiration. «Cette machine est modelée en fonction du terrain. Sa capacité est estimée à 960 000 criquets par heure. Mais, on peut accroitre sa performance par l’utilisation d’un moteur plus puissant», confie-t-il. D’après lui, cette machine est destinée à une trentaine de pays du Sahel, de la Corne de l’Afrique et d’Asie, en proie aux criquets pèlerins.

Il soutient que l’invention représente un enjeu économique, environnemental, alimentaire et sécuritaire et espère que le Président de la République du Sénégal va jouer sa partition pour sa diffusion à grande échelle. M. Diakité informe qu’en attendant la diffusion de la machine à l’échelle industrielle, il est prévu un test sur le terrain dans les zones confrontées à l’invasion des criquets. Ce qui, à son avis, permettra de déterminer les caractéristiques et les performances en situation réelle.

Présent à la cérémonie de présentation, Mody Gaye de la Direction de la protection des végétaux (Dpv), se félicité de la mise au point de cette machine. «C’est une innovation technique importante qui peut être utilisée dans la lutte contre le criquet. Elle constitue une alternative aux produits chimiques. Il faut la parfaire et pour cela, le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural est prêt à accompagner M. Diakité», déclare-t-il.

Avant cette moissonneuse à criquet, Sanoussi Diakité avait mis au point, en 1993, une décortiqueuse de fonio.  Une innovation qui lui avait valu plusieurs distinctions à travers le monde. On peut citer, entre autres, le prix Rolex en 1996.

Avec Le Soleil