jeudi, avril 25, 2024

A la découverte de Tolbi, lauréat du Grand Prix du Chef de l’Etat pour l’Innovation Numérique

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La première édition du Grand Prix du Chef de l’Etat pour l’Innovation Numérique a été remportée par le jeune Mahamadou Lamine Kébé de la startup Tol bi.

La startup Tolbi évolue dans le secteur de l’agri-tech pour permettre aux agriculteurs de prendre les bonnes décisions. Afin d’économiser la quantité d’eau d’irrigation utilisée par les agriculteurs, Tolbi a mis en place une solution  qui permet de calculer les besoins exact en eau, et de communiquer avec les agriculteurs dans les langues locales.

L’équipe est composée d’un groupe d’élèves-ingénieurs de l’Ecole Supérieure Polytechnique de Dakar.

startup tolbi

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« Tolbi » est une technologie du domaine des objets connectés qui va certainement faire le bonheur des acteurs de la filière agricole. L’un de ses principaux atouts est qu’il est facile à utiliser et ce d’autant plus qu’il est destiné à une population dont la plupart ne sait ni lire ni écrire. Son utilisateur n’a pas besoin d’avoir un smartphone, une application ou d’être connecté à l’internet pour faire fonctionner le matériel. Avec un simple téléphone équipé d’une carte SIM, il peut piloter à distance le dispositif et recueillir des infos qu’il souhaite avoir.

«Pour accéder à toutes les informations relatives aux besoins de son champ, il suffit juste à l’agriculteur de composer le numéro du dispositif et une voix lui demande en wolof en ces termes : ‘’si vous voulez connaître la quantité d’eau que votre champ a besoin actuellement, appuyez sur la touche, pour l’engrais appuyez sur la touche 2’’ », explique l’élève-ingénieur Mouhamadou Lamine KEBE, l’un des initiateurs du projet, qui révèle également que son équipe est en train redoubler d’efforts afin d’intégrer d’autres langues locales dans le dispositif.

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Ainsi, selon lui, en appuyant sur une touche indiquée, le dispositif, via ses capteurs et grâce à la technologie SIMKA qu’ils ont développé eux-mêmes, enclenche automatiquement le processus de recueil de données relatives à la requête indiquée et en quelques secondes il fournit au producteur les infos demandées.

Cet équipement matérialise la volonté de ces jeunes férus de technologies de contribuer au développement de l’agriculture sénégalaise qui représente 16% du PIB national. C’est pourquoi face aux contraintes climatiques, techniques mais aussi managériales auxquelles sont confrontées nos producteurs locaux et qui sont à l’origine de la faiblesse des rendements, ces élèves-ingénieurs ne pouvaient rester les bras croisés.

« Actuellement, en plus du réchauffement climatique nos agriculteurs font face un problème de gestion de l’eau car chaque jour ils perdent 50 à 80% d’eau d’irrigation. L’optimisation de cette ressource, c’est à dire en donnant au champ que ce qu’il a besoin, on tend vers une augmentation des rendements en plus d’avoir réduit en amont les apports en eau et carburant donc une réduction des coûts de production », indique M. KEBE, soulignant que les tests réalisés à Notto Gouye Diama dans la région de Thiès, ont permis une réduction de 60% d’eau.

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Sur le terrain l’équipe a aussi remarqué qu’il manque à ces producteurs la maîtrise de leur sol et une formation dans ce domaine. A la place il leur a été proposé des smartphones avec des applications en français ou anglais, langues qu’ils ne comprennent pas car ne sachant pas lire ou écrire. « Ce sont les raisons pour lesquelles nous avons réfléchi et travaillé sur une solution permettant aux producteurs de surmonter toutes ces difficultés. Et pour mieux répondre à leurs attentes nous avons fait appel à un ingénieur agronome de l’Ecole Nationale Supérieure d’agriculture (ENSA) qui fait un travail remarquable au sein de notre groupe », affirme-t-il.