vendredi, mars 29, 2024

Communication sportive : Les réseaux sociaux peuvent-ils supplanter les médias classiques Par (Latif Diop)

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La société mondiale a subi un chamboulement singulier depuis l’arrivée de l’internet. Les médias sociaux changent subtilement le paysage social classique. Et depuis une vingtaine d’années, le sport n’est plus épargné par ce phénomène. En revanche, le sport est l’un des secteurs fondamentaux qui utilisent mieux les médias sociaux, en particulier le football. Tous les acteurs sportifs reconnaissent la possibilité de compétence et l’organisation des Institutions sportives à travers les médias sociaux. 

Facebook par exemple est comparé jusque-là, de par sa propension, comme le troisième pays du monde le plus peuplé. On parle de 600 millions d’utilisateurs selon les derniers sondages. Youtube parle de deux milliards de visiteurs par jour, Twitter compte plus de 150 millions d’utilisateurs. Même l’un des derniers nés le LinkedIn compte plus de 60 millions d’utilisateurs. Voilà pourquoi les structures sportives ont jeté leur dévolu sur ces nouvelles formes de médias pour toucher le maximum de public.

Impact des réseaux sociaux sur le public

Les réseaux sociaux suscitent beaucoup d’intérêts et d’importance dans le processus moderne de communication. Ils servent à communiquer, mais aussi à concevoir et à créer une stratégie de communication capitale car celle-ci donne à la manifestation sa pertinence, son dynamisme, son originalité et lui assure aussi son succès présent et futur sous condition d’une gestion efficace. La stratégie de communication est fortement dépendante des ressources et des moyens dont dispose l’organisation sportive.

Dans la communication moderne, l’organisation devrait concevoir un produit pour satisfaire les besoins de cibles. Chaque événement est particulier et suppose un ciblage très précis en fonction des objectifs bien entendu. Ces cibles sont considérées comme un groupe relativement homogène quant à leurs comportements et leurs besoins vis-à-vis de l’événement. Ils sont dans le cas d’un événement sportif les pratiquants, amateurs, dirigeants et passionnés de la discipline sportive.

Dans l’esprit des cibles, on doit créer et apprivoiser une image unique de l’événement en comparaison aux produits concurrentiels. Pour cela, il faut avoir une connaissance approfondie de ce que le spectateur ou l’annonceur désire et valorise ainsi qu’une bonne évaluation des événements compétitifs pour le satisfaire et lui livrer la valeur attendue (d’où, la double analyse public/concurrence). Cela va rendre l’événement sportif plus attirant et accessible.

Dans le monde actuel, l’innovation est capitale pour toute organisation sportive. Les outils de communication évoluent et foisonnent. Les réseaux sociaux sont plus que jamais disposés à diffuser toute nouvelle forme de communication sur toutes les plates-formes. Et pour exister et survivre dans le milieu de la communication sportive, il faut innover, et ce, quels que soient les produits ou prestations proposés. Le marché de l’événementiel sportif, n’échappe pas à cette règle. Il devient de plus en plus concurrentiel. Les événements sont de plus en plus nombreux et les consommateurs deviennent de plus en plus exigeants.

Ils recherchent qualité, nouveauté et originalité. La démarche consiste donc à marquer une rupture dans le double objectif et satisfaire au mieux de nouvelles attentes du public pour se démarquer de la concurrence. Innovation et créativité doivent être stimulées et constituer un état d’esprit permanent dans l’organisation de l’événement sportif. L’idée directrice de la communication représente le noyau dur, l’essence même de l’événement. Elle set l’idée de base issue des concepts précédents et construite sur les objectifs et les enjeux. Elle est ce à quoi les organisateurs devraient se référer lors de toute prise de décision. Elle représente un plan de base théorique auquel l’équipe organisatrice devra se référer au fur et à mesure de la réalisation. Il est nécessaire pour cela de se documenter, et de s’informer sur ce qui a été fait ailleurs.

En outre, il faut faire une analyse qualitative du type de spectateur sportif pour pouvoir bien mener la stratégie de communication et de ferrer le type de cible sur un type de réseau social précis.

Même si un événement sportif de dimension internationale repose essentiellement sur sa diffusion médiatique, son succès dépend d’un beau spectacle et les spectateurs directs en sont un ingrédient indispensable. De plus, les recettes provenant de la billetterie constituent souvent une manne essentielle par les organisateurs. Il s’agit donc de vouloir mieux comprendre le consommateur, ses attentes. Les objectifs peuvent être multiples et tendres à une amélioration de la commercialisation, de la communication, des services durant la manifestation, du prix, de la vente des produits dérivés, pour attirer ou fidéliser le public. Et pour réussir tous ces défis, les médias sociaux constituent un véritable support pour réussir cette mise en œuvre car dans le sport moderne, la notion de sport-spectacle aura de plus en plus besoin de communication de masse pour atteindre les objectifs.

Joffre Dumazedier sociologue, a remarqué dans la revue « Vers une civilisation de loisirs », que c’est dans les loisirs que les hommes ont relogé les mythes qui font rêver. Il a aussi montré dans ses mêmes écrits que les loisirs offrent une part juvénile que la vie ordinaire a interrompue.

La dimension symbolique du sport est particulièrement présente dans les spectacles sportifs. Les transformations de l’offre médiatique ont conduit à une abondance d’images et de textes sportifs. Et tout cela représente une grande aubaine grâce aux réseaux sociaux qui contribuent à ces spectacles en jouant un rôle comme vecteur de communication et de sensibilisation dans les événements sportifs. A la limite, ils sont considérés comme un vrai pouvoir vis-à-vis du peuple, mais aussi comme outils de sensibilisation très prisés sur internet.

Dans la seconde moitié du 20e siècle, une relation très étroite s’est construite entre le sport de haut niveau et les médias. Cette relation a commencé plutôt avec le passage du sport d’élite à un sport populaire. Le sport se trouve donc au cœur de grands bouleversements technologiques et économiques. Les transformations technologiques en cours, notamment dans le domaine numérique (téléphones portables, baladeur, tablette Ipad, ordinateur) et l’irruption sur le marché de nouveaux médias, autre que la presse écrite, les radios et télévisions (opérateurs télécoms, géants de l’internet, fabricants de produits multimédias), bouleversent à la fois les modes de diffusion, donc de production et de consommation du spectacle sportif qui a besoin de plus en plus de fortes campagnes de sponsorisation et de marketing pour atteindre les sommets.

Les réseaux sociaux font partie des campagnes marketing de la plupart des entreprises. Ces outils permettent de joindre beaucoup de gens plus facilement, mais pour pouvoir bien communiquer il est très important de savoir quel est votre public cible.

Comme toute autre campagne de marketing, l’aspect le plus important est de cibler votre audience et de savoir quel est votre public. Les stratégies médias sociaux qui tentent d’atteindre « n’importe qui, n’importe où » essayent d’atteindre le maximum de cible même si quelques fois les résultats n’échappent pas à l’échec. Dans le football par exemple, les réseaux sociaux ont attiré l’attention de presque tous les acteurs. En prenant le temps d’affiner les informations démographiques de base du public, on sera en mesure de faire des recherches plus solides pour mettre en place une campagne réussie. Le public est la principale cible des blogueurs et autres administrateurs de médias sociaux dont leur finalité est de toucher le maximum d’annonceurs ou de fans. En prenant le temps de comprendre ce qui est important pour le public on est plus susceptible d’atteindre la cible principale.

 Impact sur les journalistes et les médias

Les réseaux sociaux ont dépassé le cadre d’un espace d’échanges et de partages entre amis ou collaborateurs. C’est un « ensemble de relations spécifiques et un ensemble fini d’acteurs » comme le définit le sociologue français Emmanuel Lazega. 

A l’heure actuelle de la mondialisation et de l’information à temps réel, les réseaux sociaux jouent désormais le rôle de vrais médias d’informations. Qui dit médias, dit forcement d’informations, de contact, d’éducation ou même de divertissements. Même si quelques fois, le terme médias est galvaudé par un usage travesti qui frise la dérive. Facebook, twitter, Instagram, Viadeo, Msn etc … jouent activement le rôle d’informateur pointu dans le monde du business et de l’événementiel. Avec les réseaux sociaux, le web s’humanise tout de même, les échangent se concrétisent. Des échanges dont la richesse permet désormais à tout un chacun de partager bien plus que de simples mots, pour échanger des idées, des lectures, des expériences ou des opinions. A travers les réseaux sociaux, on peut s’informer informer et recueillir un certain nombre de savoir. C’est en quelque sorte un outil de développement même, du savoir.

L’usage des réseaux sociaux a probablement transformé en profondeur le développement du savoir et les techniques d’apprentissage des connaissances. Selon Jean Paul Pinte, enseignant chercheur à l’université catholique de Lille et spécialiste des réseaux sociaux, l’utilisation des réseaux dans le cadre de l’enseignement est un vecteur d’ouverture sur le savoir. L’idée est d’utiliser ces plateformes collaboratives pour que les structures sportives participent à l’élaboration du savoir, en proposant des textes ou des sources d’information dans le cadre du développement et de l’innovation dans le football.

Plusieurs enjeux sur le savoir sont soulevés par l’utilisation massive d’Internet et des réseaux sociaux. L’information devient aujourd’hui, avec ces nouvelles technologies, un produit de consommation de masse, modifiant le lien traditionnel entre le lecteur et le journal papier, jusque là pourvoyeur principal d’informations. Alors, il pose la question de qualité de connaissances acquises via ces technologies. Par exemple, un élève ou un étudiant trouve indifféremment l’information recherchée sur des sites de référence comme sur des blogs ou des réseaux sociaux. L’exemple de Wikipédia est significatif : même si la construction de cette encyclopédie se fait sous forme de wikis (élaboré de manière collaborative par tous), l’information est souvent considérée comme totalement juste, ce qui n’est pas toujours le cas. Alors qu’auparavant, le savoir se concentrait dans des livres de références écrits par des experts. 

Aujourd’hui, chacun apporte son grain de sel pour définir des concepts ou défendre des idées et construire la connaissance globale. Christine Balague et David Fayon l’ont confirmé dans leur livre : « Intégrer les réseaux sociaux dans une stratégie d’entreprise ». Ils expliquent que face à la consommation de masses d’informations sur le web, les techniques pédagogiques devront se transformer au travers d’innovations. Jusqu’à présent, les professeurs demandaient aux élèves d’accomplir des tâches. La culture collaborative des réseaux sociaux entrainera probablement une plus grande autonomie et responsabilité des élèves, et une acquisition progressive des connaissances dans un mode collaboratif avec l’enseignant plutôt que dans un mode hiérarchique. Enfin, les ressources pédagogiques seront enrichies, et on peut espérer que l’accès plus rapide à la connaissance via les technologies impliquera une progression globale du savoir et sa démocratisation pour les générations futures.

Dans l’ouvrage : « Les réseaux sociaux : Comprendre et maitriser ces nouveaux outils de communication », Romain RISSOAN donne une explication même assez subjective, à l’utilisation des médias sociaux. Le consultant formateur en webmarketing a montré les fonctionnalités les plus essentielles proposées par les médias sociaux. L’utilisation de ces fonctionnalités varie selon Rissoan en fonction des sites Internet et des outils qu’on utilise.

Abdoulatif DIOP

Communicant, expert en communication réseaux et marketing digital,

Formateur en communication, culture et transformation digitale à Paris.