mardi, avril 16, 2024

La diplomatie à l’heure des TIC : enjeux et défis

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Si la numérisation du monde est une illusion, le maintien d’une diplomatie, hors des peuples et de la communication, l’est tout autant. Ainsi, la mondialisation et la numérisation, à travers la généralisation de l’utilisation de la technologie numérique, sont les caractéristiques principales de l’explosion technologique. Cette dernière a accéléré la suppression des frontières politiques, sociales et culturelles entre les pays. Elle a aussi complètement modifié la perception des concepts de temps et d’espace.

Ainsi, de nombreuses questions ont émergé sur la manière de réconcilier et de traiter les données relatives à l’émergence d’un nouvel environnement diplomatique. Le numérique a modifié cet environnement en faisant apparaître de nouveaux axes ; tels que la gouvernance de l’internet et les nouveaux médias (réseaux sociaux). Ces axes ont été transformés en pratiques et applications sur le terrain en éliminant les méthodes administratives lourdes et bureaucratiques. Également, les technologies de l’information et la communication ont introduit les avantages de rapidité, d’interaction et de contrôle dans le temps, l’élimination de la corruption en établissant des normes de transparence et de clarté. Sur ce, la mise en place de nouveaux outils de communication : compte électronique, sites web permet de préserver les intérêts diplomatiques.

Twitter, la nouvelle donne et vecteur d’influence diplomatique

Aussi, l’usage des réseaux et médias sociaux : blogs, Facebook, Twitter, YouTube, contribuera à introduire des changements de l’activité diplomatique à travers des aspects économiques et géopolitiques. C’est l’ère des nouveaux formulaires pour des processus de négociations à distance avec la participation à des forums via des médias technologiques (téléconférence et vidéoconférence) sans faire des déplacements pénibles et onéreux. L’exemple de la pandémie de la Covid- 19 est édifiant à ce sujet. Toute une diplomatie électronique est mise en œuvre dans les négociations commerciales et économiques dans le sens voulu.

Par ailleurs, il est fort remarqué l’usage de Twitter, comme étant l’un des outils privilégiés que disposent les dirigeants du monde pour exercer certaines formes d’autorité et de pressions diplomatiques. A titre d’exemple, l’ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, a érigé Twitter comme son média favori pour communiquer avec 56 millions de followers, le président russe Vladimir Poutine 2,2 millions, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, 501 000, Nouria Benghebrit, ministre de l’Education nationale, a 387 000 abonnés…

Enfin, l’euphorie que suscite l’émergence de la diplomatie électronique ne doit pas occulter certains défis auxquels elle est confrontée. Notamment celui de la sécurité, la confidentialité et la discrétion. C’est pourquoi les diplomates doivent s’assurer de l’utilisation des TIC de manière sûre et non exposée au piratage, au vol et au contournement. Les virus, les cyberattaques, la criminalité et le terrorisme sur internet peuvent constituer une réelle menace. L’illusion technologique pour les uns, la peur de l’utilisation des TIC pour les autres, sont un autre défi à surmonter face à l’enthousiasme technologique.

Une chronique de Mamaa Touré, correspondante de Sudactu au Maroc

Mamaa Touré est titulaire d’un Master en protocole et organisation d’évènements après un MBA en communication