samedi, avril 27, 2024

Lettre ouverte à Me Moussa Bocar THIAM Ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique – Sénégal.

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Objet: Appel à l’action pour protéger l’accès à Internet et la liberté d’expression. 

Monsieur le Ministre Moussa Bocar THIAM,

Je vous écris aujourd’hui pour rappeler les principes fondamentaux de l’économie numérique énoncés par le Président de la République Macky Sall en début de son dernier quinquennat : « Le numérique, partout, pour tout et pour tous ». Monsieur le ministre, ne pensez-vous pas avoir contredit la vision du président en limitant notre connectivité?

Je crois que si!

Par cette lettre ouverte, j’exprime mon profond désarroi face aux récentes restructurations de l’Internet, notamment en ce qui concerne l’accès limité aux données mobiles, ainsi que les cas troublants de censure des médias, tels que l’incident récent impliquant Walfadjri. En outre, je souhaite souligner les dommages considérables infligés à divers secteurs de notre société en raison de l’absence ou de la restriction de la connexion Internet.

En tant qu’enseignant associé à l’Université numérique Sénégal Cheikh Hamidou Kane, je suis confronté quotidiennement aux défis posés par l’absence de connexion Internet fiable. De nombreuses ressources pédagogiques essentielles sont désormais accessibles en ligne, et l’incapacité à se connecter entrave gravement ma capacité à poursuivre mes enseignements de manière efficace. Cette situation compromet non seulement l’année académique, mais également celle des étudiants qui dépendent de la connectivité Internet pour accéder aux ressources pédagogiques.

De même, les professionnels de divers secteurs, notamment ceux qui travaillent dans l’économie numérique, sont confrontés à d’énormes perturbations en raison de la réduction de l’accès à Internet. Les entreprises qui dépendent de la connectivité en ligne pour mener leurs activités subissent des pertes financières importantes, tandis que les travailleurs indépendants et les entrepreneurs voient leurs moyens de subsistance compromis en raison de l’incapacité à se connecter et à travailler efficacement.

En outre, la censure des médias, comme cela s’est récemment produit avec Walfadjri, porte un coup sévère à la liberté d’expression et à la démocratie. Les médias jouent un rôle vital dans la diffusion d’informations impartiales et dans le maintien d’un débat public libre et ouvert. La censure de ces médias prive le public d’informations cruciales et menace les fondements mêmes de notre société démocratique.

Malick Faye
Chef d projet Multimédia
Digital stratégiste
PSM III
Expert ANAQSup
Enseignant associé À l’université numérique Cheikh Hamidou Kane (ex UVS)

malick1.faye@unchk.edu.sn