Interpol tire la sonnette d’alarme : la cybercriminalité pèse un tiers des crimes en Afrique

Deux tiers des pays membres africains ont déclaré que les infractions liées à la cybercriminalité représentaient une part moyenne à élevée de l’ensemble des crimes.

Une part croissante des crimes signalés en Afrique est liée à la cybercriminalité, selon le rapport d’évaluation des cybermenaces en Afrique 2025 de l’Interpol. La note a aussi fait état des principales cybermenaces en Afrique.

 

La cybercriminalité représente plus de 30 % de l’ensemble des crimes signalés en Afrique de l’Ouest et de l’Est.

Les escroqueries en ligne, les rançongiciels, la compromission de messageries professionnelles et la sextorsion numérique sont les cybermenaces les plus fréquemment signalées.

Selon Interpol qui donne l’information, 30 % des pays africains déclarent avoir besoin d’une “amélioration significative” de leurs capacités en matière d’application de la loi ou de poursuites.

Deux tiers des pays membres africains de l’organisation internationale ont déclaré que la cybercriminalité représentait une part moyenne à élevée de l’ensemble des crimes, atteignant 30 % en Afrique de l’Ouest et de l’Est.

Les escroqueries en ligne, notamment par hameçonnage, étaient les cybercrimes les plus fréquemment signalés en Afrique, tandis que les rançongiciels, la compromission de messageries professionnelles (BEC) et la sextorsion numérique restent également répandus.

Neal Jettim, directeur de la cybercriminalité d’Interpol, soulignant cette quatrième édition de l’Évaluation des cybermenaces africaines de l’Interpol offre un aperçu essentiel de la situation actuelle, éclairé par des renseignements opérationnels, un engagement important des services chargés de l’application des lois et une collaboration stratégique avec le secteur privé. “Elle dresse, dit-il, un tableau clair d’un paysage des menaces en constante évolution, avec des dangers émergents comme la fraude par l’IA qui exigent une action urgente. Aucun organisme ni aucun pays ne peut relever seul ces défis.”

L’ambassadeur Jalel Chelba, directeur exécutif par intérim d’Afripol, indique pour sa part que la cybersécurité n’est pas seulement une question technique ; elle est devenue un pilier fondamental du développement durable en Afrique. Elle concerne directement la souveraineté numérique des États, l’efficacité des institutions, la confiance des citoyens et le bon fonctionnement des économies.

Les cybermenaces en Afrique de l’Ouest et de l’Est

L’année dernière, les rançongiciels ont touché jusqu’à 3 000 % des systèmes informatiques, selon les données collectées par Interpol. En Afrique de l’Ouest, les menaces les plus fréquentes sont les escroqueries en ligne (notamment les fraudes au président), les BEC, les rançongiciels et les menaces (par IA générées par l’intelligence artificielle).

Application de la loi et défis

Selon les services de police et de justice, la cybercriminalité continue de devancer les systèmes juridiques conçus pour la stopper. Soixante pour cent des pays interrogés ont déclaré que leurs cadres juridiques ou leurs capacités de poursuites étaient insuffisants et devaient être améliorés, informe Interpol.

Parallèlement, selon la note, 95 % des agents ayant signalé des difficultés à appliquer les lois existantes sur la cybercriminalité : 95 % des répondants ont fait état d’une formation inadéquate, de contraintes d’accès ou de carences dans les unités spécialisées.

Malgré l’augmentation du nombre de transactions traitées, par internet notamment, la plupart des pays africains ne disposent pas d’une législation suffisante, ni de l’expertise, ni de l’infrastructure pour lutter efficacement contre le cybercrime. “Seuls 30 pays sur 54 du continent disposent d’un système de signalement en ligne des cybercrimes”, souligne l’étude. En parallèle, les volumes de signalement restent très bas ou de données ne parviennent pas jusqu’aux autorités compétentes.

Les opérations “Sengriet” et “Carton rouge” : Plus de 1 000 arrestations

Dans le registre des cybermenaces en Afrique de l’Ouest et de l’Est, le cadre de l’initiative Opération policière contre la cybercriminalité, dirigée par l’Organisation qui vise à renforcer la cyberdéfense de la loi africaine et du privé, directement, ont permis de démanteler de nombreux réseaux de cybercriminels, indique le ministère britannique des Affaires étrangères.

Ce renforcement des capacités opérationnelles a été démontré par deux opérations mondiales coordonnées contre la cybercriminalité à fort potentiel coordonnées par Interpol : l’Opération Sengriet et l’Opération Carton rouge, qui ont collectivement conduit à plus de 1 000 arrestations et au démantèlement de centaines de milliers de réseaux malveillants.

Pour améliorer encore les capacités de lutte contre la cybercriminalité en Afrique, le rapport d’Interpol propose ses recommandations stratégiques, notamment l’amélioration de la coopération régionale et internationale, le renforcement de la prévention et de la sensibilisation du public, et l’exploitation des technologies émergentes.

Plus de 500 millions d’internautes dans la région

En outre, renseigne le document, la transformation numérique rapide de l’Afrique et l’industrie manufacturière en considérationne aucun les risques de sécurité liés à la connectivité, car nombre de ces appareils manquent de protection robustes.

Plusieurs technologies africaines, telles que les services bancaires mobiles, le commerce électronique et le Cloud Computing, comptent parmi les plus stimulantes de croissance économique et d’innovation.

Cependant, cette expansion a également introduit des défis de cybersécurité, car les infrastructures numériques sont devenues des cibles de plus en plus attrayantes pour les auteurs de la cybermenace. En 2024, selon les données de détection de logiciels malveillants, les infrastructures numériques sont devenues des cibles de plus en plus attrayantes pour les cybermenaces.

“L’Union mondiale des cybermenaces de l’Union internationale des télécommunications (UIT) souligne la nécessité de cadres de cybersécurité plus robustes pour protéger les entreprises et les institutions.”

Avec plus de 500 millions d’internautes dans la région, de nombreux pays disposent toujours pas des mesures de cybersécurité adéquates, ce qui rend les avancées numériques et la résilience à long terme très vulnérables aux attaques.

De nombreux pays du continent sont confrontés à des difficultés à lancer des enquêtes encore en développement. L’étude insiste sur la nécessité d’augmenter les incidents de cybercriminalité et les lacunes en matière de culture numérique.

 

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