mardi, mars 19, 2024

Quand l’intelligence artificielle de Facebook confond des personnes noires avec des singes

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Racisme, c’est le mot qui revient le plus dans les commentaires des internautes qui ont découvert que les algorithmes de Facebook classent les personnes noires dans les contenus des singes.

Intelligence artificielle et racisme réel : c’est le New York Times qui a révélé l’affaire ce vendredi. 

La vidéo du Daily Mail, vieille de plus d’un an, est intitulée «un homme blanc appelle les flics contre des hommes noirs à la marina». Elle ne montre que des personnes, pas de singes. En dessous, la question «voir plus de vidéos sur les primates ?» avec les options «Oui/Rejeter» s’est affichée sur l’écran de certains utilisateurs, d’après une capture d’écran diffusée sur Twitter par Darci Groves, une ancienne designeuse du géant des réseaux sociaux. «C’est scandaleux», a-t-elle commenté, appelant ses ex-collègues de Facebook à faire remonter l’affaire.

«C’est clairement une erreur inacceptable», a réagi une porte-parole de Facebook, sollicitée par l’AFP. «Nous présentons nos excuses à quiconque a vu ces recommandations insultantes.» Le groupe californien a désactivé l’outil de recommandation sur ce sujet «dès que nous nous sommes aperçus de ce qui se passait afin d’enquêter sur les causes du problème et empêcher que cela ne se reproduise», a-t-il précisé. «Comme nous l’avons dit, même si nous avons amélioré nos systèmes d’intelligence artificielle, nous savons qu’ils ne sont pas parfaits et que nous avons des progrès à faire», a reconnu Facebook.

L’affaire souligne les limites des technologies d’intelligence artificielle, régulièrement mise en avant par la plateforme dans ses efforts pour construire un fil personnalisé à chacun de ses près de 3 milliards d’utilisateurs mensuels.

Elle s’en sert aussi beaucoup dans la modération des contenus, pour identifier et bloquer des messages et images problématiques avant même qu’ils ne soient vus. Mais Facebook, comme ses concurrents Google ou Twitter, est régulièrement accusé de ne pas lutter suffisamment contre le racisme et d’autres formes de haine et de discriminations.

Des études ont montré que leur technologie de reconnaissance faciale fait montre de préjugés contre les personnes de couleur facial et a plus de difficulté pour les identifier, ce qui a entraîné des incidents au cours desquels des noirs ont été discriminés ou même arrêtés à la suite d’erreurs.

Le sujet suscite d’autant plus de tensions que de nombreuses organisations de la société civile accusent les réseaux sociaux et leurs algorithmes de contribuer à la division de la société américaine, dans le contexte des manifestations du mouvement «black Lives Matter» (les vies noires comptent).

Avec Libération