dimanche, mai 5, 2024

A 26 ans, la doctorante Ndeye C. Bousso veut transformer nos macroalgues en or vert

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La doctorante Ndeye Coumba Bousso, 26 ans, ambitionne déjà de promouvoir l’exploitation artisanale des macroalgues sénégalaises, son domaine d’études. Selon la jeune dame, cette transformation pourrait être une source d’activités génératrices de revenus. Seulement, il faut la mise en place d’un environnement propice.

La curiosité intellectuelle n’est jamais un vilain défaut. La doctorante en génie chimique Ndeye Coumba Bousso en est la preuve parfaite. La jeune dame, passionnée des organismes marins selon nos confrères d’Ola.sn, a trouvé sa voie à partir de recherches durant son cycle universitaire : « Je croisais souvent des vidéos très intéressantes, portant sur les microalgues et les macroalgues, dont une vidéo d’une chercheuse française. Cela m’a fait décider de s’orienter sur les microalgues ou les macroalgues, j’ai choisi ces dernières ».

Sa passion est orientée vers les algues. L’ambition de Ndeye Coumba est de « transformer les macroalgues » au Sénégal en or vert. Cette transformation pourra être une aubaine pour le pays, car touchant plusieurs secteurs. Il s’agit en effet de ressources marines avec de nombreuses applications (nutrition humaine et animale, santé des végétaux, cosmétique, gélifiants, bioplastiques, biomatériaux. Le Sénégal possède une zone côtière riche en ressources algales marines. « Certaines de ces algues ont des intérêts économiques tels que les Meristotheca senegalensis (bonne source d’iode, source de carraghénanes), l’Anatheca montagnei et l’Hypnea musciformis sont des sources de carraghénanes », précise la jeune chercheuse.

Toutefois, le problème est que, l’intérêt économique, social et environnemental de l’exploitation des algues au Sénégal reste sous-développé. Une équation que Ndeye Coumba Bousso veut inverser avec sa thèse. Actuellement au Sénégal, seules quelques espèces – dont Meristotheca senegalensis et hypnea musciformis – sont récoltées, conditionnées et exportées au Japon et en Chine. « L’exploitation se déroule principalement à Ngor et Pointe des Almadies et consiste à une étape de lavage, de séchage et d’emballage » explique Ndeye Coumba Bousso.

Une source d’activités génératrices de revenus

Cependant, l’absence de normes sanitaires minimales, d’infrastructures adéquates et d’équipements nécessaires de la chaîne d’exploitation, de la récolte jusqu’à l’emballage, entraîne parfois des risques sanitaires pouvant nuire à une bonne exploitation des algues destinées à l’exportation.

L’exploitation des macroalgues serait pourtant une source d’activités génératrices de revenus. Une exploitation durable des macroalgues passerait toutefois par l’établissement de l’algoculture afin d’augmenter la quantité exploitée. Une autre interrogation porte sur les milieux riches en carbone, azote et phosphore qui pourraient être favorables aux cultures d’espèces. « La vision de cette étude est de proposer les expériences et les résultats comme modèles et pistes pour le développement de l’économie bleue dans la sous-région », détaille Ndeye Coumba Bousso.

Seulement, le choix d’un site et celui d’une espèce propice nécessitent l’étude des paramètres physico-chimiques des habitats naturels et la compréhension de l’interaction des espèces d’algues avec ces habitats naturels. C’est là que la recherche scientifique pourrait soutenir le développement et dans ce contexte s’inscrivent certaines activités de la recherche de Coumba « les macroalgues au Sénégal et la pollution marine »

Avec Ola Sénégal/Isra