vendredi, mars 29, 2024

Le blogueur mauritanien condamné à mort est libre

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Condamné à mort en 2014, Mohamed Cheikh Ould Mkheïtir, jeune blogueur mauritanien vient de rejoindre le Sénégal à la suite de sa libération après cinq années passées en prison.

C’est Reporters Sans Frontières, l’organisation qui a mené plusieurs campagnes internationales pour sa libération qui a annoncé sa remise en liberté ce lundi à l’aube dans un communiqué de presse.

« Contacté directement par RSF, il a remercié les organisations qui se sont mobilisées pour sa libération depuis près de 6 ans », a ajouté RSF.

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D’après AFP, son avocat a confirmé que le blogueur avait été « libéré du lieu où il était en résidence surveillée », une forteresse de la capitale Nouakchott selon un responsable mauritanien.

Cependant, il n’est « pas entièrement libre de ses mouvements », a ajouté son avocate, en indiquant qu’il avait quitté Nouakchott.

Conséquemment, Mohamed Cheikh Ould Mkheïtir est entré sur le territoire sénégalais depuis ce lundi, 29 juillet indique une source sécuritaire à Dakar.

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Pour rappel, ses parents, se sentant menacés, avaient quitté la Mauritanie en vendant leurs biens fin 2016 pour se rendre en France, en passant par le Sénégal, selon des sources familiales.

En effet, dans son article, le blogueur avait critiqué l’utilisation de la religion pour justifier certaines discriminations, dont celles visant sa communauté, les Maalmines (forgerons).

Avec son texte jugé blasphématoire envers le prophète de l’Islam, il avait été condamné à mort pour apostasie.

Cette peine avait été ramenée en appel à deux ans de prison en novembre 2017 pour tenir compte de son repentir et il aurait donc dû être immédiatement remis en liberté. 

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Mais la décision, jugée trop clémente, avait entraîné des manifestations pour réclamer son exécution, bien que la peine capitale n’ait plus été appliquée en Mauritanie depuis 1987.

Ould Mkheïtir était depuis lors maintenu en détention administrative, quasiment au secret, et les militants des droits de l’homme étaient « très inquiets de son état de santé physique et mentale », selon Amnesty International.

 

Avec AFP