vendredi, mars 29, 2024

Au Sénégal 83,9 % des travailleurs sont sous-qualifiés pour l’emploi occupé

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L’opérationnalité est le principal problème des nouveaux diplômés en quête du premier emploi.  C’est ce que relève une étude réalisée par  Dr Ibrahima Bao, coordonnateur de l’Institut de formation professionnelle (Ifp) de l’Ufr Lettres et sciences humaines de l’université Gaston Berger de Saint-Louis et Ceemo, un Cabinet de conseil aux entreprises, spécialisé dans l’accompagnement à l’international.

Ils sont 13,7 % de travailleurs qualifiés pour les postes qu’ils occupent contre 83,9 % pour ceux qui sont sous-qualifiés pour l’emploi occupé, d’après une étude de 2017 de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). L’étu­de s’est basée sur les compétences techniques et les compétences comportementales.


Et pour approfondir ces chiffres, Dr Ibrahima Bao, coordonnateur de l’Institut de formation professionnelle (Ifp) de l’Ufr Lettres et sciences humaines de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, au Sénégal, et Ceemo, un cabinet de conseil aux entreprises, spécialisé dans l’accompagnement à l’international, ont mené une étude qualitative pour analyser les problématiques liées à l’employabilité des nouveaux diplômés dans les entreprises sénégalaises.

Il est ressorti que «les entrepreneurs et recruteurs évoquent généralement trois catégories de valeurs pour être opérationnel et performant en entreprise, qui font défaut aux diplômés : le savoir-être, l’adaptation individuelle à la culture entrepreneuriale, et les valeurs, parfois en porte-à-faux avec celles traditionnelles». Ainsi pour le diplômé, être opérationnel en entreprise rime  avec «l’engagement, la capacité d’écoute, le sérieux, le respect, ‘’savoir se tenir’’, la ponctualité, la prise d’initiative».  Ce qui n’est pas pris en charge dans la formation. «Les formations dispensées ne permettent donc pas aux diplômés, une fois sur le marché du travail, de pouvoir répondre aux nécessités des entreprises. La pratique des stages de longue durée se généralise. Les entreprises sont obligées d’investir dans la formation complémentaire des diplômés de l’enseignement supérieur afin de les rendre opérationnels. Certaines prennent en charge des formations de mise à niveau dans les domaines de la technique, de la technologie et pour le renforcement des ca­pacités du personnel. Résultat, sur la scène internationale, les entreprises sénégalaises sont à la peine», souligne le document.


Il faut noter que l’étude se veut qualitative pour analyser les problématiques liées à l’employabilité des nouveaux diplômés dans les entreprises sénégalaises. A cet effet, le document précise que le problème fondamental sur le marché de l’emploi est l’opérationnalité des acteurs. L’étude a porté sur onze entreprises qui interviennent dans neuf secteurs de l’industrie et des services, tels les assurances, le Btp, le contrôle technique des constructions, la gestion immobilière, l’emballage et l’impression, l’agroalimentaire, la logistique. Parmi les onze entreprises faisant partie de l’enquête, trois sont spécialisées dans les services, et les huit autres sont dans le secteur industriel.

Avec Malick GAYE, Le Quotidien