samedi, avril 27, 2024

Jeunes sénégalais, déconnectez-vous des réseaux sociaux !

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L’image du Sénégal qui est aujourd’hui présentée aux yeux du monde est déplorable. A cause des manifestations relatives à ce qui est nommé « l’affaire Ousmane Sonko », il y a eu un mort le 20 mars à Bignona. Il y a eu aussi énormément de blessés avec tout ce que ça comporte de fatalités : blessures corporelles, yeux en sang, dents cassées, acheminement dans des hôpitaux. Quelle est la valeur d’une vie humaine anonyme ?

Les différentes déclarations pour l’exacte application de la Constitution sénégalaise sont d’une grande pertinence. Néanmoins, en ces temps turbulents, propager anthropologiquement de l’énergie d’amour et de lumière à notre pays, le Système-Sénégal, est plus que nécessaire. L’amour doit se faire pour co-créer et co-construire un Sénégal et un monde nouveau !

Je rêve d’un autre monde et j’aime ce que j’appelle et ai élaboré comme étant le “Système-Sénégal”, ou le “Sénégal-Système”, joli jeu de miroirs ! La Nation sénégalaise est un système. Un système d’hommes et de femmes, de lois, de règles de vie, de valeurs, d’infrastructures*, et le tout évoluant dans un écosystème qui a été, jusqu’ici, une vitrine de la démocratie et de la stabilité sociale en Afrique. Aujourd’hui, le système-Sénégal évolue dans un chaos : emprisonnement de journalistes, batailles fratricides, escalade de la violence. Tout chaos est annonciateur de nouveauté. Mais quel type de nouveauté ?

J’ai très mal pour mon cher pays que j’aime tant. Les images récentes d’un Ousmane Sonko malmené comme un malfrat sont assez tristes. Quelle dégringolade. Cette violence, décriée à juste titre, est le fait de qui en réalité ? Quelles sont les circonstances qui entouraient les faits ? Les policiers étaient-ils eux-mêmes sur les nerfs ? Avaient-ils bien pris leur petit-déjeuner, ce jour-là ? Ou bien est-ce le fait, comme c’est dit çà et là, d’un ordre suprême et unilatéral ? Il faut savoir raison et discernement garder. En vérité, personne, à part la poignée de concernés, n’en sait rien et tant que la justice n’aura pas rendu son verdict, tout ne sera que spéculation et projections mentales. En attendant, il y’a mieux : il y a la paix !

Faites l’amour et non la guerre

Aux jeunes, aux moins jeunes, au lieu d’aller vous déverser dans la rue, allez faire l’amour ! Arrêtez les manifestations, n’y allez plus ! Ne sortez pas de chez vous ! Déconnectez-vous des réseaux sociaux ! Oui, faites l’amour ! Prenez du plaisir ! Sortez de cette matrice infernale qui bouffe votre énergie et vous empêche de faire les choses qui comptent : votre bonheur, votre mieux-être, le maintien de votre énergie positive et surtout de votre intégrité psychique. Si vous devez absolument hurler, hurlez un bon coup et évacuez la colère, mais bien au chaud, chez vous. Ceux pour qui vous risquez vos vies et dépensez votre énergie vont dîner dans les restaurants chics de Dakar le soir en refaisant le monde, s’envolent à Paris, à Bruxelles ou à Montréal au moindre bobo pour se refaire une santé, pendant que vous, vous payez les pots cassés dans votre vie quotidienne.

Je voudrais m’adresser aux manifestants qui obéissent aux appels à « lutter » et qui sortent colériques de chez eux afin d’aller en découdre avec les forces de l’ordre, « casser du flic », « casser du matos », et qui passent leurs journées sur Twitter et Facebook à propager de la mauvaise énergie dans les esprits, à insulter le pouvoir, l’opposition, tout le monde. Oui, les mots, écrits ou parlés, renferment de l’énergie et il faut savoir bien les utiliser. Toute insulte proférée, tout manque de respect, toute pensée haineuse, tout viol, reviendra tôt ou tard à son émetteur, sous quelque forme que ce soit, comme un boomerang. C’est une des lois du karma qui régissent l’univers.

Il est aussi intéressant d’analyser la question des manifestants de rue sous l’angle du genre. L’anthropologie de la foule montre que ce sont les hommes qui y vont, qui vont se battre, et même sur les réseaux sociaux ils portent l’archétype de la colère qui s’extériorise. Ce sont les hommes qui souvent filent droit devant, tirés par je ne sais quelle force invisible, pour porter des combats qui ne sont pas vraiment les leurs.

Il devient urgent de sortir de l’inconscience collective et de la métastase mentale qui est surtout le fait d’une masculinité inconsciente et toxique. Une masculinité qui « prend » tout en donnant l’illusion de « donner ».

Une autre forme de gouvernance moins centrale et plus humaniste est possible

La tyrannie la plus réussie, c’est de limiter la fraternité à certains individus et de déclarer d’autres comme ennemis à abattre et à éliminer.

Que chaque maire et leader politique local de tous bords politiques, au nom de la décentralisation, prenne ses responsabilités. La gouvernance locale n’est pas seulement affaire de politiques et d’infrastructures, mais aussi d’éthique. Recommandez de l’amour et du plaisir personnel aux hommes et aux femmes qui habitent dans vos villes. Une autre façon de gouverner, moins centrale, inclut aussi de toucher les coeurs et les consciences. Le Système-Sénégal, Le Sénégal-Système, jeu de miroirs, l’humain au centre !

Choisissez vos combats et pensez à vous

Au nom de quoi aller risquer sa vie ou déployer de l’énergie hargneuse et négative pour des gens qui ne vous connaissent pas ? C’est du temps perdu qui pourrait être déployé sur des activités créatives ou génératrices de revenus et de santé. La colère bloque l’abondance et crée des maladies. Rien ni personne ne vaut que vous vous mettiez en rogne. Ce sont les boules puantes mentales qui nourrissent l’atmosphère délétère au Sénégal et la colère collective qui minent le bien-être individuel, le système-individu, le Système-Sénégal. La colère et le ressentiment ont assez détruit la planète et ses hommes comme ça. Que vive un Système-Sénégal** stable et composé, le Sénégal-Système***, formidable jeu de miroirs. Que l’amour règne dans notre magnifique pays. La vérité peut éclater sans qu’il y’ait émergence de martyrs anonymes et inconscients. Alors, pour aujourd’hui, demain, et après-demain, faisons l’amour et non la guerre !

*à paraître

Fatoumata Sissi Ngom est écrivaine sénégalaise, analyste de politiques et ingénieur en mathématiques financières et en informatique.

Source: seneplus.com