Fintech au Sénégal : la BCEAO exprime ses préoccupations et appelle à la régularisation

 Le paysage florissant des technologies financières au Sénégal révèle une réalité contrastée. Sur une centaine de start-up recensées dans le pays, seules deux ont obtenu l’agrément de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Cette annonce alarmante a été faite par François Sène, directeur national de la BCEAO pour le Sénégal, lors d’un point de presse où il a évoqué l’évolution de ce secteur en pleine expansion.

Un taux d’agrément faible et des risques pour les consommateurs

M. Sène a souligné que si une quinzaine de dossiers de fintech ont fait l’objet d’une instruction avancée, le nombre d’agréments délivrés reste infime. Cette situation soulève des questions quant à la capacité de ces entreprises à respecter le cadre réglementaire en vigueur. Le directeur de la BCEAO a insisté sur l’importance cruciale de cette conformité, non seulement pour la stabilité du secteur financier, mais également pour la protection des consommateurs.

Il est revenu sur  les risques auxquels s’exposent les utilisateurs de porte-monnaie électroniques en cas de fraude ou de préjudice, soulignant la difficulté de recours et les délais potentiellement longs pour recouvrer leur argent en l’absence d’une traçabilité adéquate des opérations. « L’autorité (la BCEAO) ne peut pas aider les déposants, s’ils font des opérations dont la traçabilité n’est pas suffisamment forte », a-t-il averti.

Délai expiré et appel à la conformité

La BCEAO se montre ferme quant au respect de la réglementation qui encadre les activités des fintech au Sénégal, entrée en vigueur le 23 janvier 2024. M. Sène a rappelé qu’un délai de quinze mois avait été accordé aux entreprises pour se mettre en conformité, un délai qui a expiré le 2 mai dernier après deux reports de six mois.

Le directeur national de la BCEAO pour le Sénégal appelle les fintech à prendre leurs responsabilités et à se conformer rapidement aux règles établies. Il a cependant reconnu le potentiel de ces entreprises, les qualifiant de « très solides » et faisant preuve de « beaucoup d’innovation », estimant qu’elles ont la capacité de s’adapter au cadre légal.

Enjeux de lutte contre le blanchiment d’argent

Le contexte réglementaire est d’autant plus crucial que le Sénégal, récemment retiré de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), fera l’objet d’un nouvel examen « dès le début de l’année 2026 ». Dans cette perspective, François Sène a insisté sur la nécessité de « consolider le dispositif national de lutte contre le blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme ». La conformité des fintech à la réglementation est donc un enjeu majeur pour la crédibilité et la stabilité financière du pays.

En conclusion, si le dynamisme et l’innovation des fintech sénégalaises sont indéniables, leur faible taux d’agrément par la BCEAO soulève des préoccupations importantes. La Banque centrale appelle à une mise en conformité rapide et stricte pour garantir la protection des utilisateurs et la solidité du secteur financier, dans un contexte de renforcement de la lutte contre le blanchiment d’argent. L’avenir des fintech au Sénégal passera inévitablement par une adhésion rigoureuse au cadre réglementaire établi.

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