vendredi, avril 26, 2024

Diane Le Goff: Accompagner l’insertion professionnelle des femmes via les énergies renouvelables…

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Dans un entretien accordé au site Seneplus, Diane Le Goff, Young Leader de la French-African Foundation, revient sur sa mission et les objectifs de ladite organisation consistant d’accompagner l’insertion professionnelle des femmes, via les énergies renouvelables.

SenePlus : Quel est le lien entre transition énergétique et insertion professionnelle des femmes ?

Diane Le Goff : Le monde de l’énergie présente de nombreux défis et opportunités notamment dans les pays africains qui font fassent à plusieurs niveaux de transformations.

Les villes grandissantes nécessitent des compétences à tous les niveaux de la chaîne de valeur énergétique (activités liées à la production, distribution, consommation) où les femmes sont peu représentées. De manière générale, les métiers de l’énergie sont une opportunité pour acquérir des compétences de long terme et accéder à l’emploi.

Dans les zones rurales du continent où l’accès à l’énergie est un enjeu, la précarité énergétique touche les femmes en premier lieu car elles sont les premières utilisatrices dans les foyers. Majoritairement responsables des tâches domestiques, le déficit énergétique rend leur travail pénible, long et coûteux. Elles contribuent par ailleurs largement aux activités économiques mais souvent de façon informelle et peu reconnue. Or, l’accès à l‘énergie et le bon écosystème d’accompagnement soutiennent l’autonomisation économique et sociale des femmes, à travers l’accès à de nouvelles compétences et la création d’activités génératrices de revenus. Par exemple, via le déploiement de sources d’énergies solaires, elles peuvent entreprendre dans la vente de produits ou de services énergétiques (lampes solaires, solar home system etc.) ou encore travailler sur l’installation des mini réseaux. Lorsque l’accès à l’énergie permet l’électrification de nouveaux moyens de production (moulin, décortiqueuse, séchage des aliments etc.) elles peuvent aussi développer de nouvelles activités économiques dans leurs villages.   

Pouvez-vous nous donner des exemples de projets concrets initiés en Afrique ?

Schneider Electric est largement présent en Afrique de l’Ouest (Sénégal, Côte d’Ivoire, Nigeria, Ghana etc.) et sur le reste du continent. Le groupe suit avec attention le développement des pays, afin d’y déployer ses solutions de gestion et d’efficacité énergétique. Comme partout dans le monde le groupe porte aussi une attention particulière aux réalités économiques et sociales locales, et nous pensons que l’Education est un vecteur essentiel pour prendre part aux enjeux de la transition énergétique.

 Par exemple, avec l’ONG Plan International nous collaborons sur un projet ambitieux autour de la formation et de l’entrepreneuriat des femmes dans les énergies renouvelables. Le Mali, le Sénégal et le Niger sont les trois pays cibles, deux centres de formation ont été appuyés par pays pour accompagner techniquement des femmes entrepreneurs principalement dans le domaine de l’énergie solaire. L’objectif sur 5 ans dans les 3 pays, est de former 7 000 femmes dans les métiers de l’énergie et de faciliter la création de 4 650 petites et moyennes entreprises. Plusieurs activités sont menées en parallèle : sensibilisation pour créer un contexte favorable, accès au crédit ou encore renforcement des capacités générales et techniques.

En Côte d’Ivoire, nous travaillons sur un projet similaire avec International Rescue Committee. Nous avons renforcé 4 centres de formation dans le pays dont deux spécialisés dans la formation professionnelle et l’accompagnement des femmes vers l’accès à l’emploi. Ici, les bénéficiaires, 750 femmes sur 5 ans, sont formées pendant 6 mois à l’électricité puis peuvent bénéficier d’un accompagnement vers l’auto-emploi si elles le souhaitent.   

Aujourd’hui, le groupe déploie ce programme de soutien à la formation et à l’entrepreneuriat dans 27 pays du continent Africain, avec une soixantaine de partenaires et a déjà impacté plus de 20 000 bénéficiaires.

Vous êtes Young Leader de la French-African Foundation : quelle plus-value en retirez-vous dans votre action en faveur du développement ?

La French African Foundation porte dans son ADN originel le développement inclusif et durable. Elle vise à offrir une vraie résilience des pays africains confrontés aux effets du changement climatique. Or, accompagner l’insertion professionnelle des femmes, via les énergies renouvelables, comme je le fais chez Schneider Electric, et encourager leur représentation dans les discussions liées à la transition énergétique est à 100% dans cette dynamique.

D’un point de vue opérationnel, les séminaires des Young Leaders sont l’occasion de nous réunir entre des dizaines de profils aux parcours variés. Stimulés par les ateliers et conférences, nous nous nourrissons de nos expériences respectives. C’est en faisant cette expérience de la richesse et de la diversité du continent que nous allons parvenir à amplifier notre impact.

Avec Seneplus