vendredi, avril 26, 2024

Lutte contre la traite des êtres humains : Le Maroc et l’OIM lancent une nouvelle plateforme

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La Commission nationale marocaine, chargée de la coordination des mesures de lutte et de prévention de la traite des êtres humains, s’est récemment associée à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour lancer une plateforme d’apprentissage en ligne pour former les acteurs de la société civile à la traite des êtres humains.

La plateforme lancée ce 18 août fait partie du Programme régional africain pour la migration. Elle propose huit modules sur la traite des êtres humains en français et en arabe. Le programme de 12 heures est ouvert aux personnes intéressées par le sujet ainsi qu’aux professionnels de la société civile marocaine.

Chaque apprenant peut accéder au support de cours en ligne et suivre les modules à son rythme. Le contenu du cours est basé sur la loi marocaine 27-14 qui criminalise le trafic sexuel et de travail ainsi que sur le protocole de Palerme et d’autres directives juridiques nationales et internationales sur le sujet. Après avoir terminé le matériel de cours, les bénéficiaires sont invités à passer un test délivré par l’OIM pour recevoir un certificat de la commission nationale marocaine. La nouvelle plateforme d’apprentissage en ligne vise à former les Marocains à lutter contre la traite des êtres humains, un phénomène qui continue de poser un défi au gouvernement.

En 2021, les autorités marocaines ont enquêté sur 85 affaires de traite impliquant 116 suspects de trafic sexuel, 10 suspects de trafic de main-d’œuvre et 20 suspects accusés de formes non précisées de traite. Sur le total des suspects, 54 trafiquants ont été condamnés contre 69 trafiquants en 2020.

Pourtant, le Maroc est resté au « niveau 2 » du Département d’État américain dans son récent rapport sur la traite des personnes (TIP). Expliquant le classement, le département d’Etat a déclaré que le gouvernement marocain « ne respecte pas pleinement les normes minimales pour l’élimination de la traite » malgré ses efforts « importants ».

Le rapport a en outre fait valoir que « le gouvernement a identifié le plus petit nombre de victimes de la traite depuis 2018 et est resté sans procédures complètes d’identification et d’orientation des victimes, qui attendaient l’approbation du gouvernement pour la troisième année consécutive ».