lundi, avril 29, 2024

Il n’est jamais trop tard pour bien faire ( Mary Teuw Niane)

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Les forces de défense et de sécurité ont procédé à l’arrestation du Président du parti PASTEF, Monsieur Ousmane Sonko.

Les sept(7) chefs d’inculpation annoncés par le Procureur de la République contre le Président Ousmane Sonko sont graves. Le bouclage du siège du PASTEF après l’avoir vidé de ses occupants est sans précédent.

Nous avons le sentiment que la dernière étape du processus de liquidation du leader du PASTEF et de son parti, que nous avions soupçonné et annoncé depuis maintenant plus d’une année, est désormais en marche.

Le Parti africain de l’Indépendance (PAI) après son interdiction à la suite des troubles à Saint Louis suite aux élections locales de 1961 vit ses militants et responsables pourchassés sur tout le territoire national. Il en fut aussi ainsi après l’échec de la guérilla qu’il tenta dans la région du Sénégal oriental: les militants et responsables furent nombreux à être arrêtés et torturés .

Je pensais que cette époque sombre de notre démocratie et de l’État de droit était révolue jusqu’à ce que les dirigeants, les militants et les sympathisants du PASTEF subissent le même sort ces mois-ci.

La démocratie sénégalaise ne peut pas souffrir d’exception, de création d’ilots de non droit, d’actes contre natures.

Le droit du citoyen, le droit à une justice impartiale, le droit à un traitement équitable de toutes les affaires de justice constituent un droit inaliénable du citoyen qu’il soit musulman ou chrétien, du nord ou du sud, de l’est ou de l’ouest du pays.Notre État étale au grand jour sa gestion inéquitable, tendancieuse, injuste, inappropriée des affaires concernant le PASTEF et son leader.

La ficelle est grossière et à la limite dérisoire.

Cette histoire à dormir debout d’un soi-disant vol de téléphone portable qui conduit à l’arrestation de Monsieur Ousmane Sonko et à sa notification de chefs d’accusations nombreux et tellement graves qu’il faut remonter très longtemps dans l’histoire politique du Sénégal pour retrouver un leader politique sous de telles accusations.

J’écrivais, il y a quelques jours, que le moment était venu de l’instauration d’un second dialogue politique, d’un compromis historique entre le leader du PASTEF, le PASTEF, le pouvoir et le Président de la République.

Cet appel est plus qu’actuel. Sa mise en œuvre constitue la seule voie de sortie de crise et de restauration totale et définitive de l’État de droit, de la justice et de la démocratie.

Il est important que dans les deux camps que les jusqu’au boutistes se taisent, que seules émergent les voix qui prônent la paix et le dialogue.

Il y a eu trop de morts, de souffrances, de destructions, etc. Ces dégâts atroces et affreux ne doivent plus recommencer. Ces haines insupportables doivent à jamais disparaître.

Monsieur le Président de la République, j’en appelle à votre haute perception de vos augustes responsabilités, de votre amour pour le Sénégal que vous mettez au-dessus de votre personne et de tout Sénégalais, de votre désir absolu d’instaurer la paix et la sérénité dans notre pays.

Monsieur le Président de la République, il n’est pas encore trop tard pour entrer davantage dans l’histoire, la grande histoire politique de notre pays, vous hissez au niveau d’un Président comme Nelson Mandela qui fit du pardon et de la réconciliation son viatique.

Monsieur le Président de la République, à votre retour, veuillez arrêter cette machine infernale et folle qui broie tout sur son passage.
– Libérez le Président Ousmane Sonko,
– libérez tous les détenus politiques et d’opinion,
– relancer un second dialogue politique,
– restaurer le climat de confiance, de convivialité et paix.

Monsieur le Président de la République, veuillez apurer tous les contentieux politiques pour que ces derniers huit mois de votre second et dernier mandat soient paisibles, d’entente retrouvée et de retrouvailles des Sénégalaises et des Sénégalais sans distinction de leur appartenance politique.

Monsieur le Président de la République, vous avez un immense défi, celui de remettre un Senegal pacifié et apaisé à votre successeur.

La grande Histoire vous tend la main, osez la prendre!

Dakar, samedi 29 juillet 2023