vendredi, octobre 11, 2024

Le devoir de rêver

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Je rêve du jour, en rang serré, africains, filles et garçons, à l’appel de la conscience réveillée, en file indienne, une brique à la main, faisant le pieds de nez aux pourfendeurs de l’Afrique, construiront écoles, maternités, centres de formation professionnelle, canaux d’irrigation, forages, serres, étables, routes pavées, etc.

Je rêve le jour proche où les africains, hommes et femmes, refuseront l’ignorance, se bousculeront dans les écoles rénovées, qui pour enseigner à qui le souhaite la connaissance, les compétences, le savoir vivre en société et notre vivre ensemble, qui , avides de connaissances et fiers de conquérir un métier, se presseront pour apprendre, sans être jamais être rassasiés d’apprendre.
Je rêve le jour où dans la tête de chaque africain se bousculeront les ambitions les plus folles de bâtir ensemble notre Continent, des visions les plus surréalistes aux visions les plus fantastiques pour atteindre au plus vite une Afrique aux africains, fiers et heureux d’être des africains qui respirent l‘envie d’être les meilleurs au monde et vivent le bonheur d’être heureux dans leurs peaux noires, blanches, jaunes, café au lait et dans leur propre vie.
Je rêve du jour où les africains, femmes et hommes, débarrassés de la suspicion mutuelle, des vautours qui ne répugnent même pas à manger des cadavres, des tiques qui sucent à mort le sang des vivants, prendront leur destin en main, armés de courage et téméraires à en revendre, briseront les barrières infranchissables de tout ce qu’on dit difficile à réaliser, jetteront dans la poubelle de l’histoire l’habitudes de tout remettre au lendemain, à marche forcée, emprunteront le chemin glorieux des batailles victorieuses, des ambitions folles réalisées, de l’Afrique digne et riche de ses richesses enfin domptées, au bénéfice du bonheur de ses filles et fils conquérants.
Je rêve dans l’aube qui éclôt, à l’aube de la résurrection de l’âme guerrière qui somnole en chaque africaine et en chaque africain, que les appels à la renaissance des valeurs cardinales de l’humanisme de la Charte de Kouroukanfouga , de la Charte des sept Harameeji, conquièrent les esprits et les cœurs, que les liens de la solidarité se raffermissent au détriment de l’individualisme rapace, que l’humilité du talibé envahisse tous les comportements, que le sens du collectif national noie à jamais l’intérêt familial, ethnique et communautaire.
Je rêve d’un monde où la jeunesse africaine maîtresse de la science et de la technologie, de toutes les connaissances, s’exprime, les étendards déployés à tous vents, dans les langues africaines, langues vivantes porteuses de connaissances, les religions en bandoulières, forte et fière de sa spiritualité, conquiert l’Humanité par la force de ses innovations, de ses prouesses scientifiques et technologiques, de la puissance du sens qu’elle donne à la vie et à toute vie, du respect du pluralisme qu’elle arbore.
Enfin, je rêve de paix, de cœurs raccordés, d’âmes réconciliées, de sérénité retrouvée, de générosité déployée.
Paradoxalement l’utopie n’est jamais impossible ! C’est seulement l’être humain qui peut manquer d’ambition. C’est pourquoi je continue de rêver.
Je suis heureux de ne jamais désespérer de rêver.
Alors, chères amies, chers amis, rêvons !
Je vous souhaite une excellente journée sous la protection divine.
Dakar, mercredi 18 avril 2018