lundi, avril 29, 2024

Nos cinq (5) piliers accélérateurs de la transformation économique, sociale et culturelle

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L’entreprise patriotique de transformation nationale adossée aux sept (7) accès universels s’appuie sur cinq (5) piliers qui vont radicalement transformer notre économie, créer massivement de l’emploi valorisant, mettre à disposition une alimentation abondante, variée et bon marché, améliorer les conditions et le cadre de vie, insuffler à l’ensemble de la population notamment à la jeunesse l’espoir, l’ambition et enfin de compte l’état d’esprit irrésistible que tout est à portée de travail, que tout est possible.

Notre entreprise n’est pas un projet solitaire, une accumulation de bonnes intentions, une cascade d’affirmations aussi irréalistes qu’osées, elle est le produit du cumul d’expériences réussie chez nous et ailleurs, de la connaissance éprouvée de nos populations et de notre environnement.
Notre entreprise rompt radicalement avec le misérabilismes intellectuel de nos hommes politiques, leur manque d’ambition corollaire de leur manque de connaissance et de leur inexpérience dans l’élaboration et la conduite de projets.
Notre entreprise patriotique de transformation nationale va redonner confiance à notre population, inculquer une confiance en ses forces et capacités à notre jeunesse tout en cultivant l’humilité sans laquelle l’arrogance autodestructrice va annihiler tous les gains obtenus.
Notre entreprise patriotique de transformation nationale sera portée par nos meilleures valeurs de culture et de religions qui constituent la source vivifiante de notre être et le levain de nos meilleures motivations pour un futur meilleur.
Nous allons ainsi pouvoir bâtir les cinq (5) piliers accélérateurs de la transformation positive en profondeur de nos moyens de vivre, de notre environnement, de notre état d’esprit, de nos mentalités.
La mise en œuvre de ces cinq (5) piliers adossés aux sept (7) accès universels va nous arracher à la culture d’indignité qui consiste à profiter des richesses et des réalisations des autres ( aides et émigrations) pour nous installer enfin dans une nouvelle culture de dignité celle de nous enorgueillir des richesses que nous créons, de ce que nous réalisons et de ce que nous réussissons.
Voici les cinq (5) piliers.

Premier pilier : la recherche et l’innovation.

Un nouveau système national de recherche va être créé. Il va s’appuyer sur une meilleure intégration entre les institutions de recherche et la recherche universitaire autour de projets de recherche, de recherche-développement et d’innovation d’intérêt national financés par l’État à travers des fonds compétitifs. Le financement de la recherche sera renforcé et va épouser les priorités de développement du pays. Le financement sera aussi un moyen d’attirer dans notre pays les meilleurs cerveaux du monde pour travailler avec nos chercheurs sur nos projets de priorité nationale. L’infrastructure de recherche sera mise à niveau dans un esprit de mutualisation des infrastructures, des équipements et des services. L’État prendra en charge l’achat des équipements lourds qui seront mutualisés, l’abonnement des institutions de recherche et d’enseignement supérieur à l’Internet haut débit, aux bases de données et aux bases documentaires internationales. Un financement particulier sera réservé à la recherche fondamentale. Un financement aussi sera disponible pour favoriser l’introduction des innovations dans les entreprises et pour accompagner les startups issues d’innovations scientifiques et techniques.

Deuxième pilier : la formation professionnelle.

La promotion de la formation à un métier sera généralisée dans tout le système éducatif de l’élémentaire à l’enseignement supérieur en passant par la formation générale dans laquelle l’initiation à un métier deviendra obligatoire. Le parcours professionnel du Certificat de Fin d’Études élémentaires au doctorat sera affiné pour le rendre aussi attrayant que le parcours de formation générale. Une réorientation de notre système éducatif sera opéré dès la classe de CM2 vers plus de 60 % des élèves vers les filières professionnelles, techniques et scientifiques. Cela va conduire à la création dans un premier temps d’un centre polyvalent de formation professionnelle dans chaque département du Sénégal, la création d’un lycée professionnel et technique et d’un institut supérieur d’enseignement professionnel dans chaque région du Sénégal, la création de cinq (5) universités technologiques au Nord, à l’Ouest, au Centre, au Sud et à l’Est du pays. Les Centres polyvalents de formation professionnelle seront aussi ouverts à toutes les catégories de populations à travers des formations certifiantes et des dispositifs de valorisation des acquis professionnels. La question critique des formateurs va se poser. Le Sénégal recrutera à l’international, comme l’avait fait la Corée du Sud, les enseignants dont il a besoin en attendant d’en former suffisamment. Le système du 3FPT sera renforcé par un dispositif technique et financier d’accompagnement des entreprises créées par les formés du dispositif.

Troisième pilier: l’industrialisation à travers le levier des ressources extractives, pétrolières et gazières.

Nous allons créer une seconde raffinerie de pétrole qui va nous permettre d’être autosuffisant en produits pétroliers, d’être exportateurs de ces produits et d’avoir assez de matières premières pour lancer une industrie pétrochimique conséquente. Nous allons bâtir une industrie pétrochimique adossée aux deux raffineries avec un écosystème d’industries, de petites et moyennes industries (PMI) qui vont permettre à notre pays de fabriquer des engrais comme l’urée, aujourd’hui très chère et introuvable, les médicaments, les PVC, toute sorte de tuyauterie, les kits d’irrigation goutte-à-goutte, différentes types de peintures, les bâches pour les serres, les liners et les géomembranes pour le revêtement des bassins de rétention et les canaux de transport d’eau, etc. Grâce au gaz naturel le Sénégal va assurer avec l’énergie solaire l’accès universel à l’électricité de toute sa population. Nous allons construire le gazoduc Kayar- Falémé qui va apporter le gaz jusqu’au gisement de fer de la Falémé dont la réserve est estimée à plus de sept cent millions de tonnes. Ce gaz va nous permettre de créer la première sidérurgie en Afrique de l’Ouest pour fabriquer du fer de construction et de l’acier. Autour de cette sidérurgie va naître un écosystème d’industries, de PMI, de startups pour exploiter l’acier produit et fabriquer par exemple des rails, des machines de toute sorte dont des camions, des bus, des tracteurs, des motoculteurs, des machines-outils, etc.
Ce choix stratégique va nous permettre de frabriquer les rails aux normes internationales, de rénover nos lignes existantes de chemin de fer, de créer de nouvelles lignes ainsi de mailler tout le territoire national par un réseau de chemin de fer électrique aux normes internationales : Dakar -Saint Louis, Saint Louis-Kidira via Ndioum, Louga-Matam via Linguère, Tamba-Ziguinchor via Kolda, Kaolack-Ziguinchor via Nioro, Dakar-Kaolack via MBour, etc. Cet écosystème industriel autour de la sidérurgie de la Falémé va nous permettre de lancer une grande ambition: faire du Sénégal à l’horizon d’une décennie un des vingt plus grands producteurs au monde de camions, de bus et de tracteurs. L’arrivée du gaz au niveau de la Falémé offrira une opportunité de partenariat extraordinaire entre le Sénégal et la Guinée pour le raffinage de la bauxite que la Guinée envoie dans les pays du Golfe. Nous utiliserons aussi le gaz pour raffiner surplace nos autres minerais comme l’or et le zircon. Cet écosystème industriel est vorace en emplois et en compétences. Notre dispositif de formation professionnelle et technique est construit pour répondre aux différents besoins en emplois qualifiés.

Quatrième pilier : l’agriculture, l’élevage, l’aquaculture, la pêche et l’industrie de transformation agroalimentaire.

La première grande transformation est l’accès à l’eau douze mois sur douze. Elle se fera par la combinaison de plusieurs actions selon les types de disponibilité en eau, l’état des sols, la topographie, etc. Construction de forages supplémentaires dans certaines zones, construction de bassins de rétention, construction de canaux dans beaucoup d’endroits, revitalisation des vallées fossiles, etc. Les canaux les plus emblématiques seront: le canal du Baol-Cayor-Sine, le canal du Gandiole, les canaux entre la vallée du Fleuve Sénégal et le Diéry. Il sera procédé au dragage du fleuve Casamance particulièrement dans la zone de Kolda pour libérer l’eau durant la basse saison. Grâce à la mise à disposition de l’eau plusieurs centaines de milliers d’hectares seront disponibles pour l’agriculture durant toute l’année. Le paysan va voir ses activités et ses moyens totalement changés. Il travaillera douze mois au lieu de quatre jusque là. Le foncier dans ces nouvelles conditions deviendra très important. La mise en œuvre du droit à l’accès à la terre sera un instrument de politique agricole et nationale fondamentale. Il s’agira d’assurer l’accès équitable à la terre pour les hommes et les femmes, les agriculteurs et les pasteurs tout en sauvegardant les espaces protégés. Un référendum local sera introduit dans la constitution pour obtenir l’acceptation des populations d’une localité avant l’implantation d’un projet privé sur leurs terres.
La transformation de l’élevage passera par la prise en charge par l’État de l’insémination artificielle du bétail notamment des vaches pour la production de lait. Un laboratoire d’insémination artificielle sera mis en place dans chaque région avec le personnel chargé d’accompagner les éleveurs. La culture fourragère sera développée ainsi que la création auprès des grandes zones d’élevage d’usines de fabrication d’aliments de bétail. Les éleveurs seront accompagnés dans ces mutations par des formations adéquates. Nous lancerons à grande échelle l’aquaculture notamment dans les zones qui ont du mal à avoir du poisson frais toute l’année. Des centres de production d’alevins serons installés dans toutes les régions pour fournir les aquaculteurs. Pour la pêche nous suspendrons tous les accords de pêche signés. Nous liquideront toutes les sociétés sénégalaises prête-noms d’entreprises étrangères. Afin d’assurer le renouvellement de nos ressources halieutiques nous établirons en accord avec les organisations de pêcheurs traditionnels des moratoires, des rotations sur des zones de pêche, etc. Nous renouvellerons et moderniserons les bateaux et les équipements de pêche de la pêche artisanale pour assurer plus de sécurité aux pêcheurs et un prélèvement de la ressource respectueux de son renouvellement. Ces transformations radicales dans l’agriculture, l’élevage, l’aquaculture et la pêche vont créer les conditions de l’installation d’une grande industrie agroalimentaire et d’une chaîne départementale de froid. Ainsi aux emplois créés par l’activité s’ajouteront les emplois provenant de l’industrie. Cette politique agricole mettra à la disposition des Sénégalais une alimentation produite surplace, abondante, variée, saine et pas chère contrairement à la situation actuelle.

Cinquième pilier : le numérique.

Certains parlerons du digital et d’autres, moins informés, parlerons des technologies de l’information et de la communication ( TIC). Dans tous les cas le numérique est transversal à toutes les activités d’éducation, de formation, d’enseignement supérieur, de recherche, d’innovation, d’économie, de santé, de justice, de liberté, de transparence, de reddition des comptes, etc. Le numérique est l’instrument de dématérialisation des services et des procédures, l’outil pour bâtir un service de proximité indépendamment du lieu de résidence ou d’activité. Nous exploiteront l’énorme potentiel du Sénégal dans ce domaine pour à l’horizon d’une décennie faire de notre pays le premier pays numérique d’Afrique. Nous prendrons toutes les mesures pour accompagner l’innovation numérique, l’entrepreneurial numérique et feront du capital humain Sénégalais et de l’entrepreneuriat Sénégalais les acteurs de la transformation numérique du pays. Nous favoriserons dans ce secteur comme d’ailleurs dans d’autres secteurs l’émergence d’entreprises nationales championnes. Nous ferons que le numérique irrigue tous les secteurs notamment l’éducation, la formation, la santé, l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’aquaculture, la sécurité et la défense. Évidemment cette entreprise de transformation numérique du pays va s’accompagner d’une réforme en profondeur de notre système d’éducation et de formation pour prendre en compte la révolution numérique en cours.
Ces cinq (5) piliers stratégiques sont exposés, malgré la longueur du texte, brièvement, avec beaucoup de raccourcis, l’objectif étant de partager avec vous les grandes idées qui sous-tendent la transformation économique qui sera opérée, de vous convaincre qu’elle est possible et qu’il faut urgemment la mettre en œuvre.
Les cinq (5) piliers jetteront les bases du règlement définir des deux questions jusque là insolubles que sont l’emploi et l’alimentation.
Je vous souhaite une excellente journée sous la protection divine.
Dakar, mardi 13 juin 2023
Prof Mary Teuw Niane