lundi, avril 29, 2024

Malick Diouf, Directeur général de LAfricamobile : Du mobile à la certification ISO 27001…

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La téléphonie mobile ne cesse d’impacter plusieurs secteurs dans le continent africain. Dans cette dynamique de transformation, LAfricamobile a choisi le mobile comme une solution numérique qui permet de créer un lien fort entre entreprises et clients. Ce qui a valu à la startup après une levée de fonds de 300 millions, d’avoir une certification ISO 27001. Dans cet entretien avec Socialnetlink, Malick Diouf revient en détails sur les activités de sa société.

Est-ce que vous pouvez nous faire une brève présentation de LAfricamobile ?

LAfricamobile est une plateforme de communication et de marketing digital qui permet aux entreprises d’atteindre leurs clients efficacement sur le téléphone mobile. Concrètement, nos clients utilisent notre plateforme pour envoyer des messages et interagir avec leurs clients sur le téléphone via sms, via WhatsApp, via USSD mais aussi via un serveur vocal interactif notamment dans les langues africaines. LAM, aujourd’hui en termes de chiffres, c’est près de 100 millions de messages qui ont été envoyés à travers l’Afrique en 2021. LAM a plus de 30 opérateurs partenaires dans 15 pays d’Afrique.

Pourquoi la téléphonie mobile comme solution digitale ?

Dans plusieurs pays africains, les utilisateurs ont au moins deux cartes Sim. C’est pour dire que le mobile est devenu indispensable.Par exemple, il y a le mobile money qui permet de faire des transactions partout et n’importe où . Je taquine souvent mes collaborateurs en leur disant que le téléphone est devenu un besoin primaire en Afrique. D’ici 2025, il y aura plus d’un milliard de téléphones dans le continent. C’est une mine d’or pour le développement des entreprises. Malheureusement, ces dernières ne profitent pas totalement de cette opportunité. C’est la raison pour laquelle nous essayons de comprendre la cause.
Vous savez qu’en Afrique, certains ont des smartphones, d’autres des téléphones basiques avec un choix divers de l’opérateur. En gros, c’est un marché avec des opportunités mais très fragmenté. Avec LAM, nous avons décidé de simplifier le tout. Donc, nous agrégeons toutes les technologies qui sont à la fois pertinentes et utiles dans notre écosystème.

Est-ce que LAM arrive donc a intégré les entreprises et les populations dans cet écosystème ?

C’est une de nos caractéristiques. Nous faisons tout cela de manière abordable. C’est ce qui fait que nous pouvons capter les entreprises africaines qui n’ont pas forcément des moyens. Nous le faisons aussi de façon inclusive. C’est important parce que nous sommes dans des sociétés avec des problématiques qui nous sont propres. Nous intégrons déjà les langues locales. Nous travaillons également avec des ONG, parce que cela ne sert à rien d’envoyer des sms à des personnes qui ne savent pas lire. Nous avons plus d’impact avec les langues locales.

Ce travail de longue haleine vous a permis d’avoir une certification ISO 27001. Pouvez-vous revenir sur cette certification ?

Les Africains sont souvent victimes de reproches dans le cadre du travail. Si nous voulons participer à cette nouvelle révolution en mettant en œuvre nos spécificités, il faut que nous soyons alignés au niveau des standards internationaux pour prouver et véhiculer la bonne qualité.

LAM s’est mise en dans cette démarche. Nous répondons aux problématiques de nos sociétés tout en se conformant aux standards internationaux. C’est la raison pour laquelle LAM s’est certifiée ISO 27001 qui est la norme de standards la plus reconnue en termes de sécurité de l’information des données de nos clients. C’est ce qui nous donne également de la crédibilité. Nous venons de l’obtenir (ndlr : 2022) mais je dois dire que c’est un travail de longue haleine avec des spécialistes qui auditaient tout notre travail.

Vous avez obtenu une certification Iso. Mais est-ce que les entreprises africaines arrivent à s’adapter aux normes internationales ?

C’est tout le challenge que nous avons dans notre écosystème. Il y a plusieurs problématiques autour de nous. Je parle d’infrastructures dans tous les pays émergents ; ce n’est pas qu’au Sénégal. Evidemment, cela impacte le développement économique de nos pays. Il apporte une difficulté supplémentaire à nos entreprises. Mais, celles qui sont agiles et inclusives savent trouver nos spécificités tout en s’alignant à ces standards-là.

Comptez vous rester sur le marché africain ou vous ouvrir aux autres marchés ?

C’est une question d’ambition et de conviction. Notre ambition première a été de régler certaines problématiques africaines. Nous nous sommes aperçus que ces problèmes vont au-delà du continent africain. On trouve les mêmes choses dans d’autres zones. Nous avons commencé par l’Afrique et nous allons démontrer que c’est possible. L’ambition, c’est d’aller vers d’autres pays émergents qui pourront utiliser nos solutions.