vendredi, avril 26, 2024

Télécoms- Les 10 axes prioritaires de l’ARTP pour faire du Sénégal un hub technologique

0 commentaire

Abdou Karim Sall, le Directeur Général de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) a exposé les 10 axes prioritaires dans le cadre de sa mission pour faire du Sénégal un hub technologique au niveau de la sous-région, avec un accent particulier sur les télécommunications.

Lors de la 6e édition du forum d’échanges et de partage avec les journalistes et les professionnels des médias qui se tient du 05 au 07 Mai à Mbour, il a présenté les innovations majeures comme la 5G, la cybersécurité, le roaming, entre autres, que son organisme compte exécuter pour le secteur des télécoms.

L’accès à la 5G d’ici juillet 2023

Abdou Karim Sall a annoncé la principale information majeure pour l’ARTP : d’ici Juillet 2023, le Sénégal sera doté de la technologie 5G tant attendue par le secteur. Le régulateur avait lancé depuis le 14 décembre dernier, une consultation publique relative à l’attribution des fréquences 5G au Sénégal, dont l’objectif était de recueillir les avis et commentaires des contributeurs de l’écosystème de télécommunications sur la maturité numérique du secteur des télécommunications. D’après Abdou Karim Sall, l’heure est arrivée pour faire découvrir aux Sénégalais les avantages de la 5G. Cette technologie, avec sa vitesse haut débit et sa faible latence, permettra de connecter de nombreux objets simultanément. Elle permettra de connecter non seulement un grand nombre d’usagers d’une même zone géographique sans aucun engorgement des réseaux, mais aussi les objets à venir en cours de développement, tels que les voitures autonomes.

Le Roaming National

Figurant parmi les projets phares que le régulateur veut mettre en place, le Roaming national sera lancé prochainement. D’après le Directeur Général, le démarrage du lancement du projet est prévu pour le 17 mai prochain ; le roaming permettra aux Sénégalais de ne plus avoir de difficultés relatives à la qualité de service dans leur communication. Il s’agira pour l’utilisateur de pouvoir migrer sur n’importe quel réseau une fois dans une zone non couverte par le réseau de son opérateur d’origine. Cela signifie simplement que lorsqu’un utilisateur se déplace dans une région, il peut être amené à utiliser les réseaux de téléphonie mobile d’autres opérateurs pour pouvoir passer des appels, envoyer des SMS ou utiliser Internet. Cet outil de solidarité permettra de combler le déficit de couverture téléphonique pour les opérateurs qui ne sont pas présents dans certaines localités.

La cybersécurité, un défi majeur

L’ARTP souhaite mettre fin aux attaques cybercriminelles. Pour atteindre cet objectif, le régulateur a décidé de mettre en place un projet de sécurité informatique en se conformant à la norme ISO 27001, afin de se protéger contre d’éventuelles attaques. La durée prévisionnelle du projet est de six mois. L’autorité de régulation a elle-même été victime d’une cyberattaque il y a quelques mois.

Contrôle des flux de données des opérateurs

Le gendarme des télécoms souhaite avoir une meilleure visibilité sur les flux de données des opérateurs du réseau. Pour ce faire, il est prévu de mettre en place un système de contrôle des flux financiers et téléphoniques des opérateurs. Le directeur général a précisé que des outils qualifiés seront installés dans le cadre de cette mission pour rendre la régulation plus équitable au sein du secteur.

Amélioration du QoS des opérateurs

L’amélioration de la qualité de service du réseau est au cœur des actions du gouvernement. Le régulateur mènera une campagne d’audit des cahiers des charges des opérateurs pour garantir leur niveau de responsabilité. D’ici le 31 décembre prochain, l’ARTP vérifiera les investissements supplémentaires issus des sanctions appliquées aux opérateurs pour mauvaise qualité de service. Rappelons que les équipes de Abdou Karim Sall avaient prononcé, le 9 décembre 2021, des sanctions pécuniaires contre les opérateurs.

Sonatel (16 milliards), Saga Africa Holdings Limited (plus de 2 milliards) et Expresso Sénégal (1 milliard). Après concertation, l’autorité avait réajusté les sanctions sous forme d’investissements complémentaires. Ainsi, les trois opérateurs devaient payer respectivement, conformément à l’article 223 du Code des Communications électroniques, 20 milliards (Sonatel), plus d’un milliard pour (Free Sénégal et Expresso). Selon le directeur général, Il s’agit de mettre en place une évaluation des cahiers des charges des opérateurs de télécommunications pour vérifier le niveau d’atteinte des objectifs de couverture et de qualité de service.

Redynamisation du secteur postal : une nécessité pour Abdou Karim Sall

Le secteur postal sénégalais est en difficulté et doit être relancé pour accélérer son développement. C’est le constat d’Abdou Karim Sall, qui estime que « nous voulons désormais remettre sur un pied d’égalité les télécommunications (T) et les services postaux (P) ». Pour y parvenir, une direction spéciale sera mise en place pour redynamiser le secteur postal. Les opérateurs postaux feront également l’objet d’un audit pour évaluer leurs obligations et leurs cahiers des charges. L’objectif est d’assainir le secteur et de mettre en place un système d’accompagnement pour l’adoption des textes sectoriels, en identifiant les problèmes et en mettant en œuvre des solutions appropriées.

L’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) considère qu’il est important de ne pas laisser mourir le secteur postal, car « c’est ce que demande l’évolution du monde, avec l’explosion du commerce électronique. La livraison des colis doit être encadrée, d’où l’importance de mettre en place des leviers de régulation tels que l’interopérabilité, le partage d’infrastructures et la promotion de la digitalisation des prestations »

Réévaluation des MVNO : un espace économique spécifique pour les opérateurs mobiles virtuels

Les opérateurs mobiles virtuels (MVNO) n’ont pas réussi à se développer au Sénégal, à l’exception de Promobile, qui est le seul des trois MVNO existants à avoir commencé ses activités. You Mobile (Youssou Ndour), Sirius Télécoms Afrique (Mbackiyou Faye) et Origines SA (El Hadj Ndiaye) avaient pourtant obtenu une licence MVNO en 2017, dans le cadre de l’amélioration du secteur. Mais ils n’ont pas réussi à s’entendre avec les opérateurs existants. Pour améliorer cette situation, il est nécessaire d’aménager un espace économique spécifique pour les MVNO, avec une régulation tarifaire adaptée aux relations entre les opérateurs hôtes (MNO) et les opérateurs virtuels (MVNO).